Il s'en est fallu de peu pour que le désordre s'installe. Il était 22h34 vendredi soir. Il y avait du monde à l'assemblée générale extraordinaire qui s'est tenue au centre de formation des jeunes footballeurs du club, sis à la Terre El Krima. Sur l'esplanade, Hammouda Louzir (président par intérim) et Maher Ben Aïssa (premier vice-président par intérim) avaient pris place. Aussitôt, Hammouda Louzir prit la parole annonçant que l'assemblée se tient en application du décret-loi N°66 du 14 juillet 2011. Il a également présenté l'ordre du jour qui consiste à la soumission des amendements proposés au vote des adhérents et, par la suite, la désignation des membres du comité d'organisation de l'assemblée générale élective, des élections devant se tenir dans les 15 à 20 jours. Alors que le président par intérim comptait passer au premier point inscrit à l'ordre du jour, le candidat à la présidence, Mohamed Ali Bouaziz insiste pour prendre la parole, mettant en cause la légalité de la tenue de l'assemblée. Invité par Hammouda Louzir à s'exprimer, Bouaziz a eu une première altercation avec l'ancien président de l'ASM, Dr Manef Mellouli, avant de prendre place sur l'esplanade. Commence alors le bouillonnement au sein de l'assistance. Les contestataires se divisent en deux groupes : le clan anti-Bouaziz et le groupe de supporters désirant que les travaux se poursuivent. Une heure de comptage Mohamed Ali Bouaziz et les siens exigent qu'on passe au comptage des adhérents présents qui disposent de leurs cartes d'abonnement pour que l'assemblée soit légale. Et c'est parti pour des palabres et altercations entre les supporters dans une pagaille inimaginable. En à peine trois minutes, le désordre s'est installé et on a frôlé de peu le passage à l'affrontement physique. Furieux de voir une situation qui dégénère, indigne selon lui de l'ASM, Docteur Manef prend le micro pour demander le retour au calme afin qu'on puisse procéder au comptage pour savoir si le quorum est atteint ou pas. Et c'est dans une ambiance électrique que Me Lamia Ben Messaoud a procédé à la vérification de la présence des adhérents un par un. Il a fallu une heure. Sur 311 adhérents, 144 étaient seulement présents. Le reste de l'assistance ( 200 environ) n'est pas abonnée. Le quorum des 2/3 n'est donc pas atteint. Dérapages A 23h39, Hammouda Louzir a annoncé le report de l'assemblée pour le 24 août prochain. Dans la foulée, le désordre se réinstalle et une vague de protestations s'empare du candidat à la présidence Mohamed Ali Bouaziz. La foule en colère cria : «Bouaziz dégage». Concernant Mohamed Ali Bouaziz, nous étions surpris par des jeunes, a priori des détenteurs de cartes d'adhérents, se demandant, alors qu'ils s'apprêtaient à assister à l'assemblée, pour quel candidat ils allaient voter : «Pour quel candidat devrions-nous voter? Comment s'appelle-il? Bouazizi ou Bouaziz?», s'interroge l'un des jeunes de la bande. Que Mohamed Ali Bouaziz insiste pour que le quorum soit atteint n'est pas contestable sur le fond, mais c'est la forme qui n' y était pas. Désordre et altercations à la limite de la violence physique. Que des jeunes adhérents viennent à une assemblée se demandant pour quel candidat ils sont censés voter laisse supposer des pratiques louches. Quant au bureau directeur, il aurait mieux fait de procéder dès le départ au comptage pour vérifier si le quorum est atteint ou pas. Les anciennes pratiques sont à bannir. Désormais, tout doit passer par le vote. Au vu de ce qui s'est passé vendredi soir à La Marsa, la conclusion est qu'on a encore du chemin à parcourir pour que la démocratie s'installe dans notre pays. Le sport, en tout cas, ne donne pas le bon exemple. En attendant, les candidats doivent avoir comme priorité absolue d'améliorer et de relooker le stade de La Marsa qui est une véritable insulte au passé, au présent et au futur d'un club et d'une ville comme La Marsa!