• Les manifestants appellent à assainir la magistrature des symboles de la corruption Convoquée par un groupe d'avocats et de magistrats, une manifestation imposante a été organisée, hier, à Tunis, pour protester contre la corruption de l'appareil judiciaire. Cette marche a démarré devant le Palais de Justice, à Tunis, où se sont rassemblés de nombreux avocats et magistrats. Les participants ont appelé à assainir la magistrature des symboles de la corruption et scandé des slogans condamnant le système judiciaire actuel qui, d'après eux, « ne reflète aucunement la réalité révolutionnaire et ne répond pas aux exigences de l'étape ». Les manifestants ont parcouru le boulevard Bab Bnet, passant par la place Bab Souika et la place Mohamed-Ali où d'autres citoyens se sont joints à eux, en scandant des slogans appelant à « la réforme du système sécuritaire, la démission du ministre de la Justice, la chute dugouvernement et le retour du pouvoir au peuple ». A leur arrivée à l'avenue Habib-Bourguiba, les manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre qui ont fait usage du gaz lacrymogènes, ce qui a causé des cas d'étouffement et de panique chez les manifestants. Des affrontements ont, également, eu lieu entre les forces de sécurité et des manifestants qui ont lancé des pierres sur les agents de l'ordre. L'avocat Faouzi Ben Mrad a indiqué, dans une déclaration à l'agence TAP, que « ce mouvement s'inscrit dans le droit-fil de la réalisation des objectifs de la révolution dont l'assainissement de la justice corrompue ». Il a souligné l'impératif de réunir toutes les conditions légales à même de garantir l'indépendance de cet appareil, en tant qu'instrument d'équité et de justice. Pour Me Abdennasser Aouini, « la justice est toujours soumise à la pression de l'administration et du pouvoir ». La lenteur dans le jugement des symboles de l'ancien régime, la libération de Béchir Tekkari et la fuite de Saïda Agrebi ne sont que des indicateurs qui attestent que « la justice est toujours soumise au diktat politique ». Quant à la juge Kalthoum Kanou, elle a souligné que ce nouveau mouvement est un message adressé au gouvernement actuel et sera suivi par d'autres mouvements de protestation, l'objectif ultime étant « d'affranchir la magistrature des symboles de la corruption et de consacrer l'indépendance de la justice ». Des manifestations similaires ont été organisées dans différentes régions du pays. Elles ont appelé à l'indépendance de la justice, à son assainissement des symboles de la corruption et à la réforme des structures sécuritaires, administratives et médiatiques. Les manifestants ont scandé des slogans dénonçant le mode de traitement par le gouvernement de transition de ces dossiers, ce qui empêche la réalisation de la transition démocratique escomptée.