Le rôle des observateurs sera crucial au cours des prochaines élections de l'Assemblée constituante. Ils seront chargés de veiller au bon déroulement des élections et pointeront du doigt tous les dysfonctionnements qu'ils auront relevés au cours de l'opération de vote. Les associations prévoient de contribuer à la réussite de cette mission en participant à la formation des observateurs. L'Association de la conscience politique, par exemple, s'est attelée à la tâche. En collaboration avec d'autres associations, elle lancera, à partir du mois de septembre, une campagne citoyenne pour l'observation des élections dont l'objectif sera d'attirer l'attention du citoyen lambda sur le rôle que seront appelés à jouer les observateurs au cours des prochaines élections. Le citoyen pourra lui-même jouer ce rôle. Les membres de l'association s'adresseront aux citoyens pour les informer sur le rôle des observateurs et les inviter à contribuer activement à la réussite du processus électoral. L'association a prévu de mettre en ligne un site intitulé www.nchoof.org présentant une cartographie des bureaux de vote classés par gouvernorat. Les citoyens qui joueront le rôle d'observateurs pourront mettre dans la rubrique «bureau de vote» tout ce qu'ils auront pu observer comme irrégularités et dysfonctionnements au cours des élections. L'Association de la citoyenneté et du développement du Nord-Ouest, présidée par Boujamaâ Laâbidi, prévoit également de former des observateurs au cours du mois d'octobre. Ces derniers devront, pour pouvoir bénéficier de cette formation, faire preuve d'honnêteté et d'impartialité. Au programme de cette formation : la définition des missions de l'observateur. Un volet sera consacré à l'explication de la différence existant entre le rôle des représentants des listes électorales qui seront présents dans les bureaux de vote et qui veilleront à la transparence et au bon déroulement de l'opération de vote et celui des observateurs. «Chaque liste électorale aura un représentant ayant pour mission de relever les irrégularités qui auront émaillé l'opération de vote. Il assistera à toutes les étapes de l'opération électorale, relèvera les défaillances et élaborera un rapport dans lequel toutes ses observations seront notées. Quant à l'observateur, il lui est interdit d'intervenir en cas de problème. Il devra juste observer ce qui se passe et remplir un questionnaire comportant une série de questions sur le déroulement du scrutin. Il devra le remettre à l'association qui l'a chargé d'assurer l'observation du bureau de vote et présentera un rapport à l'Isie, aux autorités concernées ainsi qu'aux chefs des partis», explique M. Boujamaâ. Présidente de la Ligue des électrices tunisiennes, Mme Basma Soudani Belhadj affirme, de son côté, que l'association assurera également la formation d'une quarantaine d'observateurs. Cette formation se déroulera dans la région de Kélibia au cours du mois de septembre. Deux autres formations seront prévues à la fin du mois de septembre, l'une à Thala, en partenariat avec Thala Solidaire, et l'autre dans le gouvernorat de l'Ariana. Mais pour pouvoir former des observateurs, il faut que les formateurs aient également suivi une formation dans ce domaine. La Ligue de défense des droits de l'homme a créé un observatoire regroupant des associations dont certains membres ont bénéficié d'une formation qui vient à peine de démarrer. Ces derniers seront ensuite chargés d'assurer la formation des observateurs. «Nous venons de recevoir l'accréditation de l'Isie pour une première liste d'observateurs que nous lui avons proposé. Nous comptons lui envoyer une seconde liste. Nous sommes la première association a avoir obtenu l'accrédition de l'Instance. Nous avons choisi les observateurs sur la base de deux critères principaux : ils doivent observer la neutralité et n'adhérer à aucun parti. Ils doivent, par ailleurs, être actifs dans le domaine associatif», a observé la présidente de l'association. Espérons que cette initiative sera suivie par d'autres associations.