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La société civile, un acteur principal dans toute élection
Séminaire du Pnud en Roumanie (III)
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 07 - 2011

Depuis l'avènement de la révolution de la dignité, médias et opinion public ont les yeux rivés sur le paysage politique tunisien qui n'a cessé de s'hypertrophier pour atteindre jusqu'à l'écriture de ces lignes 94 partis politiques. Tels des bancs de méduses qui pullulent sur nos littoraux aux mois d'août et de septembre, le fameux Aoussou, les partis politiques ne cessent d'accaparer l'attention du Tunisien à l'approche d'un rendez-vous historique : les élections de l'Assemblée constituante du 23 octobre prochain. Or, on a tendance à oublier que pour réussir des élections transparentes et selon les standards internationaux, il faut compter sur l'appui d'acteurs, certes qui auront un rôle secondaire, mais très important : il s'agit des ONG internationales, des observateurs locaux et internationaux et surtout la société civile. C'est dans ce contexte que lors du séminaire international «L'Afrique du Nord et l'Europe de l'Est: points de vue et expériences partagées de la transition, un pont sur 20 ans», organisé du 12 au 15 juillet dernier en Roumanie, que des nouvelles associations à l'instar de la Ligue des électrices tunisienne (LET) et de l'Association tunisienne pour l'intégrité des élections (Atide) ont pu présenter leurs feuilles de routes ainsi que leurs programmes pour les prochaines élections. Gros plan sur ces deux révélations du workshop.
Parallèlement au boom des partis politiques dans nos contrées, le tissu associatif au pays de Tahar Haddad s'est vu ces derniers mois, depuis le 14 janvier, renforcé par une multitude d'associations dont la finalité est de contribuer à l'édification de la charpente d'une nouvelle Tunisie, et ce, à travers le renforcement de la conscience citoyenne chez nos compatriotes et surtout ancrer une éducation civique chez les électeurs et surtout les électrices dans les zones rurales. Parmi ces associations, on cite l'Association Conscience et citoyenneté du côté de Nabeul (ACC), la Ligue des électrices tunisiennes (LET) et la liste est longue. Comme l'attestent les organisateurs du workshop roumain : «Désireux d'exercer leurs droits politiques nouvellement conquis, les citoyens s'investissent passionnément dans les élections fondatrices. Aussi, les premières élections post-autoritaires ont-elles lieu dans un cadre politique et social extrêmement sensible et dynamique. L'accès égal aux médias, un cadre institutionnel consensuel et des procédures claires pour le contrôle du financement des partis sont essentiels pour le bon déroulement du processus électoral. Les électeurs ont le droit d'être informés et les autorités publiques ont le devoir d'informer les citoyens sur tous les aspects du processus électoral. A cet égard, le rôle formateur des autorités électorales, des ONG et des médias est décisif».
Eduquer et sensibiliser la femme rurale pour aller voter
Mais qui dit sensibilisation dit aussi éducation. Et si la femme tunisienne, contrairement à d'autres femmes de la région, a toujours joui de droits et d'acquis garantis par le code du statut personnel (une série de lois progressistes tunisiennes, promulguées le 13 août 1956 par décret beylical puis entrées en vigueur le 1er janvier, visant à l'instauration de l'égalité entre hommes et femmes dans nombre de domaines), dans certaines régions du pays et surtout dans les zones rurales, beaucoup de travail reste à faire. Par exemple, et selon des statistiques de l'Institut national des études statistiques datant de 2004, dans certaines régions du nord-ouest de la Tunisie 38% des femmes sont analphabètes. Face à ce constat et vu l'échéance des prochaines élections, des associations comme la Ligue des électrices tunisiennes (LET) ont été créées pour corriger ces anomalies et préparer la gent féminine sous nos cieux pour le 23 octobre, qu'elle soit électrice ou candidate.
Mme Besma Soudani Belhadj, présidente de la LET, présente son association comme suit : «La Ligue des electrices tunisiennes (LET) est une association fondée en 2011, après la révolution du 14 janvier. Cette association est l'aboutissement d'une rencontre d'un groupe de femmes, différentes dans leurs domaines d'activité, mais unies dans leur conscience de l'importance du rôle des femmes dans le soutien à la pratique électorale. Les membres de la LET croient aussi en l'importance de la participation politique des jeunes des deux sexes afin de rendre le rêve de la démocratie une réalité en Tunisie. Notre vision a comme finalité de vivre dans une société démocratique qui garantit l'égalité dans l'exercice du droit d'être un électeur (ice) et qui respecte le principe de la parité dans l'exercice du droit d'être un (e) candidat (e)».
Quant à la mission que la Ligue des électrices tunisiennes se propose d'accomplir, Mme Soudani Belhadj la qualifie comme suit : «Tout d'abord, notre ligue ambitionne d'améliorer la capacité des femmes à la participation effective aux affaires publiques, en particulier la politique, en tant qu'électrices et candidates. De plus, la LET veut aider les femmes dans la contribution à la réalisation d'un exercice électoral fondé sur les principes et les normes des droits de l'Homme et le genre social».
Pour les objectifs que s'est fixé la Ligue, ces derniers tournent autour de trois principaux axes comme en témoigne la présidente du LET : «Primo, on va essayer d'habiliter les femmes à être actives dans la communauté aux niveaux local, national et international. Secundo, former des jeunes formateurs dans le domaine de la sensibilisation à la pratique électorale. Enfin, renforcer les actions conjointes entre les différents acteurs qui s'intéressent à la participation des femmes en tant qu'électrices ou candidates aux élections. Notre programme prévoit l'implantation de cellules d'éducation civique des électeurs dans les régions du Kef, Kélibia, Kasserine, Médenine et Ariana. On va essayer de former des formateurs (70% des femmes et 30% des hommes) à travers des équipes pour sensibiliser les femmes dans ces localités sur l'importance d'aller voter etc. D'ailleurs on a organisé des simulations «role-play» Chaque équipe sera composée de six personnes : un membre du conseil de ligue ou la coordonnatrice du programme dans cette région, trois bénévoles et deux formateurs payés. Ils formeront 25 personnes par atelier ou un total de 500 personnes formées à la fin de la première année. À leur tour chacun de ces 500 «formateurs» formera entre 75-100 pour un total de 40.000 et 50.000 femmes tunisiennes. Notre programme cible deux catégories de femmes : les jeunes femmes âgées entre 18-35 ans avec un slogan: ramener une amie avec toi pour voter et les femmes âgées de 35 et 55 avec comme slogan: emmenez votre famille au vote».
La société civile comme observatrice des prochaines élections
Parallèlement, qui dit élections dit aussi observateurs (locaux et/ou internationaux). Les observateurs jouent un rôle très important pour garantir l'authenticité des résultats et le bon déroulement du processus électoral. C'est dans ce cadre qu'une association du nom d'Atide (l'Association tunisienne pour l'intégrité des élections) est née post-14 janvier. Selon Mme Lilia Rebai, trésorière d'Atide : «Durant la campagne électorale et même avant son instauration, la société civile doit jouer un rôle très important. Elle doit garantir le droit de vote à l'ensemble des citoyens, organiser des campagnes de vulgarisation et d'éveil pour voter, veiller à la tenue d'élections démocratiques pluralistes transparentes et honnêtes, suivre la campagne électorale et veiller à respecter l'égalité entre les candidats, observer le déroulement des votes le jour J et rédiger un rapport sur le déroulement des élections et le diffuser».
Comme objectifs fixée par l'Atide, Mme Rebai cite : «Tout d'abord, l'éveil et la formation, et ce, en mettant à la disposition des citoyens toutes les informations et les communiqués relatifs aux droits et devoirs des électeurs, en constituant une base riche en documents numériques variés relatifs aux élections et en inculquant au sein des institutions éducatives, aux jeunes Tunisiens futurs électeurs, les valeurs démocratiques et le devoir électoral. Ensuite, l'observation et la supervision à travers la participation à toute initiative visant à réviser le code électoral tunisien, dans le respect des normes internationales ainsi que la surveillance du déroulement des campagnes électorales (présence médiatique, équité du temps de parole, etc). Enfin, l'information et la dénonciation par le biais d'une active participation en tant que société civile dans l'organisation des élections au niveau régional et national et surtout en dénonçant tout dépassement et fraude à travers le travail associatif et l'application de la loi».
Quant à la stratégie de l'Association tunisienne pour l'intégrité des élections, selon Mme Lilia Rebai, elle se focalise autour des points suivants : «Renforcer le réseautage sur l'ensemble du territoire tunisien : on dénombre actuellement 17 représentations d'Atide sur les 27 circonscriptions électorales et sur les 10 restantes, 5 sont en cours de négociation actuellement. Former des observateurs (3 volets de formation: formateurs, observateurs et formations ad hoc) : On est en train de profiter au maximum des formations organisées par les ONG internationales dans ce volet et à partir de septembre on ambitionne de former 8.000 observateurs. La communication (médias, etc), sensibiliser des citoyens à l'éveil politique en général et au droit /devoir de vote en particulier (Ex: bus citoyen, manifestations de jeunes…). Assurer le suivi de la conformité des pratiques de l'ensemble des acteurs politiques et publics impliqués dans le processus électoral. Gérer les relations de l'Atide avec les différentes parties impliquées dans le processus électoral (autres associations, partis politiques, Haute instance supérieure indépendante pour les élections «Isie») et surtout assurer l'observation des élections du 23 octobre (bureaux de vote en Tunisie et dans les consulats tunisiens à l'étranger)».
Des anomalies lors de l'enregistrement des électeurs dans certaines villes
Concernant le mode de financement de leurs activités, Mme Rebai nous a assuré que l'Atide est en pourparlers avec des fondations afin d'obtenir des subventions et des aides que ce soit en espèces ou en termes d'expertise. «Actuellement, notre association compte sur les dons et le bénévolat de ses adhérents sachant que notre charte interne plafonne les dons à 200 DT. Par exemple, lors de notre meeting à Sfax, nos adhérents nous ont offert gracieusement la salle». Parmi les problèmes rencontrés par le collectif Atide dans l'exercice de ses activités, Mme Rebai a révélé : «On a eu beaucoup de problèmes dans les bureaux d'enregistrement au Kef, à La Marsa et à Kélibia. Dans ces villes les citoyens n'ont pas pu s'enregistrer faute de moyens techniques : anomalies procédurales. Par exemple l'agent informe le citoyen qu'il n'a pas encore eu le code ou bien que le système est hors réseau. Dans l'un des ces bureaux, un ordinateur portable a été volé et les citoyens étaient contraints de rentrer bredouilles chez eux sans être enregistrés dans les listes électorales. D'autre part, notre présence est mal appréciée par certains agents. Ils voient notre présence d'un mauvais œil. Mais ce qui nous inquiète le plus pour les prochaines élections c'est qu'au niveau du code électoral, il y a un article (article 61) qui permet aux personnes analphabètes d'être accompagnées dans l'isoloir, le jour des élections, par une personne de son choix. Or cet article n'interdit pas à cette personne d'accompagner une autre personne le jour du scrutin. On a envoyé à l'Isie une lettre pour les informer de ce problème et on attend toujours leur réponse».
Et on termine notre série de témoignages par celle de M. Ali Zeddini, vice-président de La Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh), qui nous a déclaré : «Pour ce qui est de ce séminaire, il est toujours bon d'avoir un œil sur les autres expériences. Ce séminaire était une grande occasion pour découvrir de nouvelles associations comme la LET et l'Atide qui étaient de véritables révélations pour nous par le sérieux de leurs membres et leurs représentants dans le workshop. D'autre part, ce séminaire m'a permis de consolider l'idée que nous Tunisiens, on a fait le bon choix même s'il est le plus difficile. En comparant les expériences de l'Egypte et de la Roumanie, ça confirme qu'on est sur la bonne voie et que nous les Tunisiens, on possède tous les atouts pour que notre pays puisse réaliser une bonne transition démocratique à travers des élections démocratiques et transparentes selon les normes internationales».


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