L'Inric a organisé, hier, en son siège, une conférence de presse destinée à mettre en exergue les conditions optimales devant caractériser le paysage médiatique durant le processus électoral et l'ensemble de la transition démocratique que vit le pays. La réunion s'est tenue en collaboration avec la sous-commission de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, chargée de la réforme des médias et le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt). Introduisant les débats, M. Kamel Laâbidi, président de l'Inric, est revenu sur le projet de décret-loi du Code de la presse pour souligner ce qu'il comporte comme renforcement en matière de droits pour les journalistes et de garanties en leur faveur dans l'exercice de leur métier, ainsi que les dispositions garantissant l'accès à l'information, la confidentialité des sources, assorties de la suppression des anciennes peines privatives de liberté. Le président de l'Inric, qui a regretté le retard pris au niveau des démarches devant mener à l'adoption définitive du texte, a appelé à une augmentation du recrutement des journalistes professionnels au niveau de la presse écrite. M. Laâbidi, qui a mis en évidence le rôle essentiel revenant aux médias dans la couverture objective de la campagne électorale et des élections, a indiqué que l'Inric dénonce tout ce qui est publicité politique et toute domination de l'argent lors de la campagne électorale. «Nous sommes entièrement d'accord avec la décision de l'Isie interdisant la publicité politique à partir du 12 septembre», a-t-il conclu. De son côté, M. Ridha Jenayah, président de la sous-commission sectorielle de l'information et de la communication au sein de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, a insisté sur la nécessité de promouvoir la profession journalistique, de renforcer sa liberté d'exercice et de développer le droit à l'expression et la circulation de l'information, conformément à ce qui est en vigueur dans les pays démocratiques. Il a désigné l'audiovisuel comme le secteur méritant la plus grande attention, dans la mesure où il déplore un vide juridique total. La présidente du Syndicat des journalistes, Mme Néjiba Hamrouni, a souhaité voir les deux textes (le Code de la presse et le projet relatif à l'Instance supérieure de l'audiovisuel) être rapidement adoptés, afin que le processus électoral soit sécurisé. Elle a estimé que les journalistes de l'audiovisuel sont les victimes du vide juridique prévalant dans le secteur, et qui a été à l'origine d'une accaparation des fréquences disponibles par la famille du président déchu et ses proches. Sachant, a-t-elle souligné, que les journalistes qui travaillent dans ces médias y sont traités d'une manière qui n'a rien à voir avec le Code de la presse. Les questions des journalistes ont permis d'approfondir les débats à propos de la future Instance supérieure de l'audiovisuel et du retard pris dans l'adoption définitive du nouveau Code de la presse. Quant à l'impératif de formation des journalistes dans la perspective des prochaines élections et de l'obligation de neutralité active des médias, il bénéficie des multiples initiatives prises en ce sens par le Syndicat des journalistes, diverses associations et le Capjc dirigé désormais par un universitaire engagé, M. Abdelkrim Hizaoui.