La 15e édition des JTC (Journées théâtrales de Carthage) aura lieu du 6 au 13 janvier 2012. Le ministre de la Culture l'a annoncé, lundi dernier, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue dans les locaux de la Bibliothèque nationale. Ce qui était censé être une conférence de presse n'était, en fait, qu'une rencontre avec les professionnels du secteur. On voulait faire d'une pierre deux coups : donner de la matière aux journalistes en leur annonçant les grandes lignes du programme et rassurer les professionnels sur le devenir de leur métier. Mais, d'après les interventions " passionnées " des artistes et de quelques personnes qui n'ont rien à voir avec le théâtre et qui s'insurgeaient pour prendre part aux décisions, il fallait beaucoup plus que des promesses du genre " donner sa chance à tout le monde ", " priorité à ceux qui n'ont pas été présents pendant les festivals d'été ", " décentraliser les JTC", " organiser des rencontres informelles pour répondre aux revendications ", " miser sur la quantité en attendant la qualité" pour tranquilliser les gens du secteur qui bouillonne depuis le 14 janvier. Certes, gérer les affaires courantes n'est pas de tout repos. Mais adopter cette attitude de " conciliant " ne peut, à notre humble avis, que nourrir ce sentiment d'insécurité chez les professionnels du théâtre. C'était clair, le besoin immédiat de ces derniers était de vendre leurs spectacles après un chômage qui, selon eux, a trop duré. Mais une fois ce besoin satisfait, ils seront inévitablement confrontés aux difficultés déjà trop nombreuses du secteur. Il fallait peut-être que cette rencontre du lundi ait lieu bien avant, réunissant tous les protagonistes et antagonistes du secteur pour une restructuration globale. D'après les attitudes " rebelles " et à la limite arrogantes de certains intervenants, cela semble vraiment urgent d'y penser. Ce n'est pas que les gens du secteur n'y ont pas déjà pensé. Ils ont toutes les solutions. Mais sont-ils forcément d'accord entre eux? Et ces solutions ne sont-elles pas que des réponses aux problèmes? Comment faut-il faire pour que le secteur théâtral s'épanouisse vraiment et que chacun y trouve son compte ? Car aujourd'hui, malgré la révolution, on se retrouve à la case départ. Les décideurs " rassurent " pour éviter le conflit, et les professionnels s'arrachent leur part du gâteau. Et c'est au nom de la révolution et du saint-esprit que l'on fait des dissertations sur l'éducation des générations à venir. Les JTC auront donc bel et bien lieu. Mais elles ne seront ni revues ni corrigées. Il est peut-être encore temps de revoir ce concept. L'actualiser en mettant la 15e édition sous le signe de la révolution ne suffit pas. Espérons du moins que les prochaines JTC seront transitoires vers d'autres plus créatives. Mais cela dépend de qui et de quoi? Après le jour "J " des élections, nous en reparlerons. En attendant, pensons à relever les empreintes de ceux qui ont fait honneur au théâtre tunisien.