Dans le cadre du cycle «Les livres de la révolution», la Bibliothèque nationale de Tunis propose une rencontre avec l'auteur Abdelwaheb Meddeb autour de son livre Printemps de Tunis, la métamorphose de l'histoire, le 18 octobre à 17h00. Ce nouveau livre de Abdelwaheb Meddeb revient sur les événements qui ont changé la face du monde arabe et qui trouvent leur point de départ en Tunisie. L'auteur raconte comment, au fur et à mesure des événements, il a vécu cet inimaginable bouleversement. De Tunisie est parti le printemps des peuples arabes. En quelques jours, sous l'impulsion de la jeunesse, les Tunisiens ont renversé une dictature qui, la veille encore, semblait inébranlable. Bouleversé par ce printemps survenu en plein hiver, Abdelwaheb Meddeb nous fait partager ce moment unique, qui inaugure à ses yeux une métamorphose de l'histoire. Il rencontre à Tunis et à Sidi Bouzid les acteurs d'une révolution éclairée par des valeurs universelles. C'est une leçon politique : ce soudain sursaut de dignité populaire ruine les théories de la fin de l'Histoire ou du prétendu clash des civilisations. Touchée par le sacrifice d'un fils du peuple livré aux flammes, les élites intellectuelles n'ont fait que renforcer un mouvement lancé par les plus pauvres et les plus jeunes.Un livre écrit au cœur de la révolution, avec la justesse et la hauteur de vue d'une méditation intemporelle. L'auteur Né à Tunis, Abdelwaheb Meddeb, auteur de plus de vingt ouvrages dont «La maladie de l'Islam», vit en France et enseigne la littérature comparée à l'Université de Paris X-Nanterre et produit l'émission «Cultures d'Islam» sur France Culture. Dans son œuvre polymorphe et transgénérique (allant du poème à l'essai en passant par le roman), il s'attache à honorer ce qu'il appelle sa «double généalogie», européenne et islamique, française et arabe. Son œuvre, transfrontalière, agit sur le lecteur selon une poétique et une esthétique de l'interstitiel, en quête de ce qui interfère entre les langues et les cultures, entre les credos et les imaginaires. Sa visée tend à concilier la découverte de l'inouï en maintenant l'entretien avec les Anciens, quelle que soit leur origine : cette conversation avec les morts mêle les voix des présocratiques à celles des soufis, celles des poètes arabes et persans à celles des poètes médiévaux appartenant aux diverses traditions romanes auxquels il convient d'ajouter ce qui nous parvient des maîtres de la Chine et du Japon classiques. Cependant, Meddeb accorde une place privilégiée aux échos qui résonnent entre les textes d'Ibn Arabî et ceux de Dante à travers lesquels il perçoit les ancêtres de son croisement culturel. Ses derniers essais confirment un engagement tranché et radical contre l'exclusivisme belliqueux de l'intégrisme qu'il diagnostique comme étant la «maladie de l'Islam». Son œuvre, quels qu'en soient le support et les enjeux, traduite dans une vingtaine de langues, reste ouverte sur l'horizon cosmopolitique d'une weltliteratur toujours à venir, qu'il enrichit par le désenclavement des références arabes et islamiques*.