• 437 bureaux de vote accueilleront 338.712 inscrits sur 652.000 ayant droit au vote • Les présidents des bureaux de vote au Qatar et à Beyrouth révoqués pour leur appartenance partisane • Les Tunisiens établis en Palestine voteront à Ramallah en dépit des intimidations israéliennes Pour un bilan préliminaire du vote des Tunisiens à l'étranger qui doit prendre fin aujourd'hui, samedi 22 octobre, «les prémices sont encourageantes pour ce qui est de l'affluence remarquable enregistrée par les 437 bureaux de vote, dès le démarrage, jeudi dernier, de l'opération électorale dans les six circonscriptions électorales, hors frontières». MM. Mohamed Fadhel Mahfoudh, Ridha Torkhani et Nabil Baffoun, membres de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), en charge du volet vote des Tunisiens à l'étranger, n'ont pas manqué de relever, hier, lors d'une conférence de presse tenue au centre de presse de l'Isie, au Palais des congrès à Tunis, qu'en «dépit des files d'électeurs qui se bousculaient dès jeudi 20 octobre devant les bureaux de vote à Marseille, à Paris, en Allemagne et à Rome, on a connu certaines difficultés de parcours qu'on est en train de résoudre au fur et à mesure». Les responsables de l'Isie soulignent, d'autre part, que l'on s'attend «à ce que l'affluence sur les bureaux de vote soit encore plus importante hier (vendredi 21 octobre) dans les pays arabes dans la mesure où le vendredi est jour férié». Les campagnes électorales des candidats à l'étranger à la Constituante sont passées presqu'inaperçues. La raison est bien simple: «La loi dans les pays étrangers limite beaucoup, pour ne pas dire rend impossible, l'organisation d'une véritable campagne électorale. Idem pour la loi électorale tunisienne qui interdit à ces mêmes candidats de recourir aux médias étrangers pour faire le marketing de leurs idées et de leurs programmes», soutient Nabil Baffoun, membre de l'Isie. Des contestations acceptables «Les contestations exprimées par les électeurs sont tout à fait acceptables et prévisibles eu égard à l'encombrement constaté dans plusieurs bureaux de vote dont l'ouverture demeure astreinte à l'accord des pays hôtes. Quant aux premiers taux de participation, ils ne peuvent être clairs ou précis dès les premiers jours», précise encore M. Mahfoudh. Quant à la prétendue fermeture des bureaux de vote à Beyrouth et au Qatar, «il a été décidé à la suite de plaintes parvenues à l'Isie de changer les présidents de ces bureaux pour leur appartenance partisane. Le bureau de vote du Maroc a été, lui, fermé puisqu'il est la propriété d'un avocat tunisien et qu'il n'offre pas les garanties requises pour la sécurité de l'opération électorale». Justifiant le maintien du président du bureau de vote à Marseille accusé d'avoir distribué des manifestes électoraux faisant l'éloge du parti Ennahdha, M. Mahfoudh a précisé que l'enquête menée par l'Isie a établi qu'il «est innocent de cette accusation, qu'on ne peut pas révoquer les présidents des bureaux de vote sur de simples rumeurs. Toutefois, l'instance a procédé au changement de tous ceux dont l'appartenance à un parti quelconque a été prouvée». A une question sur les dépassements commis par les candidats à la Constituante, il a indiqué que les rapports parvenus, jusqu'ici, à l'Isie «ne révèlent pas d'irrégularités importantes ou graves de nature à influencer les votes des électeurs ou à fausser les résultats attendus». Peut-on considérer que le démarrage des élections est réussi ? «Oui, répond M. Ridha Torkhani, membre de l'Isie, puisque les premiers signes, notamment au niveau de l'affluence, sont positifs. Le nombre des bureaux de vote installés dans 45 pays s'élève à 437, et ce, après la fermeture de 22 bureaux de vote qui devaient accueillir les Tunisiens résidents en Libye, et ce, pour des raisons sécuritaires évidentes». D'ailleurs, la décision de ne pas ouvrir de bureaux de vote en Libye a été prise depuis juillet dernier et l'Isie n'a pas formé de président ou de vice-présidents censés diriger les bureaux de vote dans ce pays. «En revanche, les Tunisiens établis dans les territoires palestiniens occupés voteront à Ramallah où sont déjà parvenus les équipements relatifs au vote (urnes, feuilles de liste, encre indélébile…), et ce, en dépit des opérations d'inspection intimidante menées par les autorités israéliennes», a encore précisé M. Mohamed Fadhel Mahfoudh. Il est à indiquer que le nombre des Tunisiens à l'étranger qui se sont inscrits sur les listes électorales a atteint 338.712 alors que celui de ceux en droit de voter est estimé à 652.000, sachant que des registres complémentaires ont été ouverts afin de permettre à ceux qui ne se sont pas inscrits d'accomplir leur devoir électoral.