En remportant le mondial féminin, notre jeune sélection féminine de pétanque ne peut que mériter le respect, tout le respect. Cependant, l'arbre ne doit pas cacher la forêt... Les jeunes Mouna Béji, Monia Sahhal, Nadia Ben Abdessalem et Saousen Belaïd ont remporté, mercredi, haut la main le titre du championnat du monde féminin triplette, disputé à Antalya en Turquie du 17 au 19 courant. Notre équipe nationale féminine a pu ainsi se repositionner par rapport aux autres grandes nations de la pétanque mondiale. En effet, les jeunes Tunisiennes ont sorti le grand jeu face aux ténors à leur premier Mondial disputé à Maspalomas en Espagne en 2004, avant de décrocher le titre de vice-championnes du monde en 2006, à Grenoble en France. Et c'est sous la houlette du nouveau sélectionneur, M. Fethi Ouechtati, que cette sélection féminine a su livrer une performance qui ne souffre aucune contestation pour aller remporter un titre mondial très précieux. Remarquons que Ouechtati a été désigné à la tête de cette sélection après les piètres résultats de la sélection tunisienne lors des mondiaux de Izmir (octobre 2010). En effet, la triplette tunisienne s'était classée 22e lors du premier tour avant de concéder deux défaites de suite face à l'Italie et Madagascar. Pour sa part, Sami Atallah, champion du monde en 2006, n'a eu que la 29e place avec les 23 points qu'il avait ramassés lors des qualifications de l'épreuve du tir de précision. A Antalya, et en dépit du seul faux pas à l'entame de ces championnats par une défaite contre la Hongrie 9-12, nos championnes ont aligné 6 victoires d'affilée: la Suède 13-9, la Polynésie française 11-7, la Chine 13-5 , la Thailande (1) battue 13-1, l'Espagne 13-2, et enfin face aux tenantes du titre, la Thailande (2), battue 13-8 en finale. Par ailleurs, le mondial d'Antalya a connu la participation de 45 équipes provenant de 43 pays. La Bulgarie, la Chine, la Malaisie, la Russie, Tahiti, la Turquie ont pris part à cette joute mondiale pour la première fois. Par ailleurs, le titre de champion du monde du tir de précision féminin est revenu à Randria Mbahiny de Madagascar. Quel avenir ? Pour revenir sur le titre bien mérité de nos joueuses, la performance réalisée confirme la grande forme de nos jeunes mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt... Le malaise que vit ce sport en Tunisie et les résultats peu probants enregistrés par nos équipes nationales de pétanque depuis quelques années reflètent bien le manque de synchronisation et le décalage entre les sportifs chevronnés et pétris de qualités, d'une part, et une direction fédérale désuète, peu ambitieuse et manquant de stratégie dans son travail, d'autre part. La Tunisie, triple championne du monde (1983, 1986, 1997), n'a eu que quelques performances passagères depuis le titre de 1997 remporté par la triplette Abderraouf Lakili, Tarek Lakili et Khaled Lakhal, outre le titre mondial du tir de précision décroché par Sami Atallah en 2006. Depuis quelques années, la discipline a vu le départ des frères Laâkili, feu Nabil Bey, Mohamed Ferjani et bien d'autres qui n'ont pas trouvé l'ambiance adéquate pour former une jeunesse passionnée mais qui a besoin de se forger davantage. Le potentiel ne manque pas mais il n'y a pas de stratégie de travail au niveau de la fédération qui laisse présager un lendemain meilleur. Certes, les clubs sont toujours là, cependant la fédération n'est pas au diapason des ambitions de ce sport. Prochain rendez-vous : le mondial seniors qui est prévu du 4 au 7 octobre 2012 à Marseille, c'est-à-dire chez les champions du monde en titre qui le sont depuis neuf éditions...