«Toute vérité est une route tracée à travers la réalité» (Henri Bergson) Par Oualid JAAFAR La Tunisie est en ébullition depuis que les premières annonces de résultats accréditaient la «Pétition populaire» du Docteur HH (Hechmi Hamdi) d'un nombre de sièges dépassant la vingtaine. Cette ébullition s'est accentuée pour se transcender en flammes, des flammes qui ont ravagé Sidi Bouzid suite à l'invalidation par l'Isie de plusieurs listes de la «Pétition populaire» dont celle qui s'est présentée dans cette circonscription. A Sidi Bouzid, la liste de la Pétition populaire avait devancé Ennahdha (avant son invalidation) ce qui constitue en soi une performance exceptionnelle, alors que les autres listes ont rivalisé avec Ennahdha comme à Kairouan. D'une part, l'élite politique n'admet pas que Docteur HH devienne une force politique importante dans le paysage politique, et d'autre part des citoyens tunisiens (plus de 250.000) ont voté pour ses listes, ce qui constitue un sceau de légitimité incontestable pour ce courant politique de Pétition populaire. Le succès des listes de Docteur HH serait-il la première grande imposture de la démocratie tunisienne ? Mais l'équité intellectuelle implique aussi un autre comportement qui aboutirait à une autre question centrale : au-delà de tous les griefs dont on peut reprocher Docteur HH, ne serait-on pas en train de vivre une première victoire de la démocratie tunisienne qui a reflété la volonté d'une frange du peuple tunisien et qui a piqué au vif (et au passage) la nouvelle élite politique en Tunisie ? En s'inspirant de «Sting», Docteur HH, s'est positionné dans une démarche de «Be Yourself, no matter what they say». Certes, ses propositions sont en partie populistes et son langage est démagogique (mais clair et simple). Néanmoins, la classe politique en Tunisie, et surtout le courant progressiste-moderniste devrait s'atteler à engager une autocritique dans une optique de «Know yourself» pour mieux cerner les enjeux de la phase future. Docteur HH : imposture ou vérité de la nouvelle démocratie en Tunisie ? Je dirai qu'en fin de compte, nous devons faire l'économie de répondre à cette question parce que la réalité est unique et son interprétation ne change en rien sa dimension factuelle indiscutable.