Grève, l'autre jour, à la Société frigorifique et de brasserie de Tunisie (Sfbt) où quelque 400 employés ont subitement pris congé de leur usine, en refusant de reprendre le travail. Motifs avancés : la non-satisfaction de leurs revendications tant sociales que financières. Ils exigent notamment le rétablissement dans leurs droits des travailleurs licenciés, la titularisation des employés contractuels, la révision des critères de promotion, l'augmentation des salaires, l'amélioration des primes de rendement et de retraite, le remboursement des frais de l'assurance maladie, ainsi que l'instauration d'une prime aux travailleurs sur les revenus de la société. Dédramatisation Cette grève, une première dans l'histoire de la boîte, a provoqué une vague d'inquiétude à plusieurs échelles. D'abord, au sein de l'entreprise où la fabrication de la bière, qui constitue son épine dorsale et sa principale force de frappe, s'est retrouvée menacée de perturbation. D'où… l'offensive de charme lancée par la direction de la société à l'adresse des grévistes, sous la forme de promesses fermes de satisfaire toutes leurs revendications dans les plus brefs délais. Au QG de la Sfbt où l'heure est toujours à la désescalade, on tient quand même à rappeler que «les employés ont déjà bénéficié jusqu'ici d'une augmentation salariale de l'ordre de 50% et de primes individuelles (200 dinars) de motivation, et qu'une batterie de mesures incitatives supplémentaires est en passe d'être prise». Ces précisions émanant de la direction générale auront finalement touché leur cible, puisqu'on assurait du côté de Bab Saâdoun, qu' «un retour à la normale était attendu après deux jours de grève». Mais ce qui est extraordinaire, c'est que 48 heures de grève n'ont pas eu raison de la capacité de production de la brasserie de l'usine. En effet, celle-ci a réussi tant bien que mal à maintenir son rendement habituel (80.000 bouteilles de bière par jour), toutes marques confondues, contre 90.000 en période de haute saison). Le déblocage de la situation est évidemment à la grande joie de la DG de l'entreprise.