La Cour d'appel de Tunis a rejeté, hier, la demande de libération de l'ancien chef du gouvernement libyen Baghdadi Mahmoudi. Cette décision intervient au lendemain du jugement prononcé mardi autorisant l'extradition du responsable libyen à la demande des autorités libyennes. Dans une déclaration à l'agence TAP, un des avocats de Baghdadi Mahmoudi a rappelé que le comité de défense avait demandé depuis une semaine la libération de son client qui est en état d'arrestation depuis le 22 septembre dernier, date à laquelle il avait été arrêté en compagnie de deux autres personnes dans le Sud tunisien alors qu'il tentait de quitter la Tunisie à destination de l'Algérie et accusé «d'accéder illégalement sur le territoire tunisien» «Le tribunal a rejeté cette demande avant même l'audition des plaidoiries, ce qui constitue une autre violation du droit de la défense», a-t-il déploré. Lors d'une conférence de presse tenue hier matin au Palais de la Justice à Tunis, le comité de défense de l'ex-Premier ministre libyen a dénoncé la décision mardi de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis d'extrader le responsable libyen vers la Libye. Les avocats de Baghdadi Mahmoudi ont estimé que cette décision sous-tend des «considérations politiques sans fondements réels», relevant que la situation actuelle en Libye ne garantit pas le déroulement d'un procès équitable. Ils ont espéré obtenir du président de la République par intérim de ne pas avaliser cette décision, appelant l'Assemblée nationale constituante à intervenir pour empêcher l'extradition de Baghdadi Mahmoudi vers la Libye. La défense a affirmé que plusieurs organisations internationales actives dans le domaine des droits de l'Homme ont exprimé leur refus de l'extradition du responsable libyen, indiquant que le comité de défense fait l'objet de menaces lancées par des groupes de manifestants libyens pour avoir pris en charge la défense de l'ex-Premier ministre libyen. Mme Lilia Mestiri, membre du comité de défense, a déclaré que le comité «établira un plan d'action en fonction de la décision du président de la République par intérim», ajoutant : «Si la situation était stable en Libye et que ce pays disposait d'institutions législatives, notre position aurait été différente».