Etant le poids de Lemyaghri, le nouveau gardien du WAC a-t-il l'étoffe pour le remplacer ? La nouvelle est venue tel un coup de massue pour le WAC: Nader Lemyaghri a contracté une luxation à l'épaule après une tentative ratée de coup de ciseaux à l'entraînement. Un véritable cauchemar pour Michel Decastel qui n'arrête plus de perdre les éléments de base l'un après l'autre. Après Khaliki et Yajour à l'aller, voilà qu'il devra trouver une solution à cette lourde absence. Les Marocains du WAC ont-ils exagéré à propos de Lemyaghri ? Apparemment, non. Ce gardien pèse lourd chez les «Widadis» : c'est le meilleur portier marocain depuis un bon moment et il a pu gagner en maturité et en robustesse après des débuts laborieux. Au moment où Lemyaghri a atteint le top niveau, et aidé le WAC à s'en sortir de maintes épreuves, voilà qu'il se trouve incapable de se présenter à Tunis. Et quand on sait ce que représente un gardien de but dans une équipe, on peut comprendre l'énorme déception des Marocains. Et on peut comprendre également leur frayeur pour le match de Radès. Un match où les nerfs et le tempérament de chaque joueur vont se poser. D'ailleurs, les propos de Nader Lemyaghri à la presse marocaine sont significatifs : «Si Nader représente 50% du WAC comme vous le dites, Yassine Bounou, lui; représente 100% alors !». Il lui jette même des fleurs en le qualifiant de «futur premier gardien du WAC et de la sélection marocaine. Je le côtoie aux entraînements depuis un bon moment. Il a toutes les qualités requises pour un grand gardien». Yassine Bounou, jeune gardien international olympique (20 ans, 1,91 m) est l'homme le plus suivi au WAC. On compte beaucoup sur lui pour bloquer l'attaque «sang et or». Sera-t-il capable de gérer cette énorme pression? Lemyaghri, présent avec la délégation du WAC, fera le «protecteur» de Bounou. «Je vais l'accompagner psychologiquement pour éviter qu'il ressente trop de pression. Il a tout pour commencer une belle carrière à partir du match retour», a dit Lemyaghri. L'effet surprise… Michel Decastel est quelqu'un qui connaît bien l'Espérance et le football tunisien. C'est aussi un entraîneur malicieux. A l'image des dirigeants et de l'entourage du WAC qui essayent de transférer la pression dans le camp «sang et or» en disant que l'équipe va être si diminuée par les absences, et qu'elle n'aura aucune chance de gagner à Radès. La stratégie de Decastel est claire : jouer avec l'effet surprise et motiver, autant que possible, ses joueurs pour l'emporter. Il n'y aura pas Khaliki et Lemyaghri au match retour, mais il y aura le «come-back» de Yajour et de Sekouma, entre autres. Quel que soit le poids de Lemyaghri dans l'équipe de Decastel, elle ne perdra pas toutes ses chances. Bounou, remplaçant de Lemyaghri, aura du trac. Ça c'est sûr. Aux attaquants de l'EST d'en profiter, mais qu'ils ne partent pas avec l'idée reçue que le WAC est venu désarmé et sans atouts techniques.