Les sinistrés des dernières inondations de Medjez El Bab ont entrepris, hier, d'organiser un sit-in à la Kasbah, en réaction à ce qu'ils ont convenu d'appeler «l'indifférence des parties concernées par rapport à la situation précaire dans laquelle ils se trouvent depuis les récentes pluies torrentielles qui se sont abattues sur leur région». Les protestataires qui ont réussi à atteindre la place de la Kasbah, hier, de bonne heure le matin, ont brandi des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire : « Sauvegardez notre bétail», « On n'a pas besoin de produits alimentaires, mais plutôt d'un vrai soutien». Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, toutes catégories confondues, considèrent qu'ils sont livrés à eux-mêmes par des temps difficiles où il revient aux institutions gouvernementales concernées d'en minimiser l'impact. Salah, agriculteur de son état, affirme avoir perdu bon nombre de moutons et de vaches suite aux inondations qui ont ravagé sa ferme. «Là je n'ai plus d'abri pour l'ensemble de mon bétail et je risque de perdre le reste si la même situation persiste. Nous nous attendions à ce que le gouvernement nous prenne en charge afin de pouvoir redémarrer au moins avec les moyens du bord». S'attardant sur les difficultés quotidiennes auxquelles font face les sinistrés de Medjez EL Bab, Hnia, femme au foyer, souligne que malgré une certaine amélioration de la situation après l'intervention des services de la Protection civile et de l'Armée nationale, ainsi que des autorités locales, certains problèmes persistent encore. Parmi ces problèmes, celui du logement comme elle le fait remarquer. «Après la destruction de nos logements par les eaux diluviennes qui se sont abattues sur la région, on nous a logés dans la salle couverte de Medjez El Bab. Au départ, ils nous ont promis d'améliorer la situation dans les plus brefs délais, mais là, on en a marre des fausses promesses. L'on ne sait plus à qui s'adresser pour nous soutenir. N'incombe-t-il pas au gouvernement d'assister les citoyens dans ces circonstances?», s'exclame Zohra. Par ailleurs, certains protestataires appellent à prendre les mesures de précaution nécessaires afin d'éviter aux habitants de cette région de revivre une telle situation dans l'avenir. Ils rappellent que le passage de l'oued Medjerda paralyse entièrement l'activité quotidienne des habitants en les maintenant isolés. D'où la nécessité de penser à des solutions de rechange.