Une première manche comme on aime. Jeu, occasions, ratés, émotions, suspense et correction. Il fera chaud à Fès ! Stade de Radès. CA-MAS Fès : 1-0. Score acquis à la mi-temps. Public très nombreux. Arbitrage de Himoudi (Algérie). But marqué par Alexis (8'). CA : Ben Ayoub, Ifa, Haddadi, Alexis, Regaï, Dhaouadi, Ressaïssi, Ziadi, Yacoubi, Messaâdi, Mouihbi MAS : Sokhra, Dahnani, Mrani, Zeikroumi, Chetibi, Said, Hajji, Zniti, El Basri, Mohamed Ali (Abdelhadi) Vous vous rappelez de notre titre hier ? «Et si c'était un match fou ?!». Nous ne croyions pas si bien dire puisque, abstraction faite du score, un peu trop sage, CA-MAS Fès a été véritablement un match fou furieux ! Jugez-en plutôt : un but et deux transversales du Club Africain et une bonne demi-dizaine d'occasions nettes pour leurs excellents adversaires marocains. Mais si ce n'était que cela, la rencontre ne nous aurait pas vraiment emballés. Or ce qui nous a passionnés dans cette rencontre, où il y eut bien sûr les habituels déchets techniques et d'efficacité, c'est ce choc frontral entre les deux équipes, cette bataille sans trop de freins tactiques qui tuent un match et finissent par ennuyer le public. Un peu-beaucoup grâce à un MAS Fès, sûr de son football, de la technique de ses joueurs et désireux d'en découdre dès le premier match; un peu-beaucoup aussi grâce à un «Club Africain de circonstance», format-urgence, miraculeusement bâti de toutes pièces par un Faouzi Benzarti qui est le dernier à se défiler. Mais un Club Africain courageux, presque téméraire, qui est allé au charbon, à la première ligne, au combat. Tenez, on a trouvé le mot, les mots : combat, boxe, boxeurs, frappeurs. Tels des frappeurs en boxe, Club Africain et MAS Fès ont évolué la garde basse, cherchant tout le temps le K.-O. Et ce K.-O. a failli réussir à l'un et à l'autre. Au Club Africain d'abord, puisqu'après le fabuleux but initial d'Alexis (7'), Regaï a failli remettre ça à la 11', avant que Dhaouadi ne voit son coup franc s'écraser pleine transversale du gardien de but adverse. 1, 2, 3 à 0, la messe pouvait être dite… puis tout faillit basculer en faveur des «Fessi» avec quatre occasions nettes lors des neufs minutes initiales de la seconde mi-temps. D'autres encore dans la foulée et une dernière pour la route (Tunis-Casa-Fès au retour) en faveur cette fois-ci du Club Africain, avec cette seconde transversale de Mechergui qui nous fait espérer et craindre un match retour encore plus…fou ! Malgré les handicaps Bien sûr, on aurait tant aimé que le Club Africain mette un second but, voir un troisième; comme les Marocains maudiront le mauvais sort et une certaine dilettante devant les buts locaux mais, franchement, CA et MAS Fès ont bien du mérite. Le premier et, non dernier sans doute, celui de nous avoir offert un beau spectacle. Pourtant, cette finale était un peu une course à handicaps pour eux. Troisième match en une semaine pour le MAS (cela aurait fait scandale chez nous !) et panne de joueurs et d'effectif côté clubiste avec un Benzarti qui a eu du mal à aligner un onze qui se tienne et pratiquement pas de banc. Mais que disons-nous : un onze ? Plutôt un neuf puisque Mouihbi n'était pas là et Messaâdi transparent devant, malgré une «combativité d'intention». Heureusement que Ben Ayoub a joué pour deux; tout comme Alexis, sur tous les bons coups, y compris devant; puis Ifa qui se reprit bien en seconde mi-temps alors que Haddadi avait du répondant, tout comme Yaâkoubi. Quelques défaillances, certes, mais beaucoup de solidarité; beaucoup de courage. Comment ne pas en avoir à revendre quand on est porté par un public aussi admirable ?! Que de souffrances face à une équipe du MAS qui nous a beaucoup plu par sa technique, sa vivacité, son bel état d'esprit. Mais pas beaucoup par sa profondeur et son efficacité. Péché mignon d'un football dont le talon d'Achille est cette absence de l'instinct du tueur dans les 16 derniers mètres (et demi). Heureusement pour le Club Africain et nous irons à Fès la main sur le cœur mais avec l'espoir que le Club Africain imite l'Espérance pour un doublé… révolutionnaire !