Pour Khaled Ben Sassi, l'entraîneur de l'ESS «Si cette mini-trêve a été profitable pour remettre à niveau ce qui reste de l'effectif, force est de reconnaître que l'ambiance générale autour de la section n'incite pas à l' optimisme». Si le derby du Sahel a profité à l'ESS, il convient, au demeurant, de relativiser l'exploit du gagnant. Evoluant à domicile, mieux pourvus en moyens et en effectif, les camarades de Bouderbala se sont sûrement bien exprimés en première période en scorant à trois reprises. Mais ils se sont montrés moins convaincants en seconde période. C'est que les insuffisances, dira son entraîneur, « persistent encore au sein d'un groupe qui n'a pas atteint sa vitesse de croisière...». Et le coach d'avancer quelques explications « ... Le rythme d'entrée lent de la compétition, les blessures des joueurs et, certainement, l'état d'esprit du joueur tunisien qui a tendance à lever le pied à chaque fois qu'il se met à l'abri... ». Aussi la trêve est tombée à pic pour corriger la trajectoire en «tentant de favoriser la concurrence et stimuler les ardeurs de quelques joueurs... ». Il est vrai paradoxalement que si à l'ESS on continue à tester certains joueurs (Ledors/ Nigeria), on n'en recrute pas moins, dès lors que l'assentiment général — ou presque — est obtenu (Barry). Ce qui est sûr, c'est que l'entraîneur est conscient que le désordre régnant au sein de la section, « ...risque à terme d'affecter le rendement du groupe...». Et si le staff technique s'emploie à protéger ses joueurs de cette ambiance parfois malsaine, c'est qu'il sait pertinemment que l'équipe est fragile et que le moindre faux-pas peut envenimer cette ambiance. L'essentiel, pour Ben Sassi, c'est « d'éviter que la démobilisation ne gagne tout l'effectif... ». C'est en ce sens , d'ailleurs, que la trêve a été mise à profit pour retaper le mental d'une partie de l'effectif, à l'évidence inquiète quant à son avenir au sein de l'équipe. Allégé de quatre éléments ( contrats résiliés pour H. Younes, S. Jedaid, S. Adams, K. Osanga), l'effectif de l'équipe nécessite, estime l'entraîneur, «une bonne alchimie pour stimuler la concurrence». Autant dire que le point d'équilibre, tant recherché par Khaled Ben Sassi, n'est pas encore atteint . Seuls dans ce cas, le retour à l'accalmie et la sérénité permettraient éventuellement d'envisager autrement les choses. Faut-il rappeler que, dans la même journée, le président de section (football) Boubaker Bouzrara, et le directeur sportif, Zoubeïr Baya, ont claqué de concert la porte en présentant leur démission ? Et même les quelques tentatives de justifications du porte-parole du club demeurent nullement convaincantes pour un public qui, de guerre lasse, a du mal à appréhender la réalité de ce qui se passe dans son club. A l'Etoile, la nouvelle donne démocratique ne semble pas plaire à tout le monde