•En Tunisie, 50 mille employés travaillent pour les 280 entreprises allemandes •Depuis janvier, on compte 104 nouveaux membres à l'AHK •Des programmes de formation, des cours accélérés en langue allemande, des stages en Allemagne sont prévus pour mettre à niveau les compétences tunisiennes aux besoins des entreprises allemandes En ces temps de vaches maigres, le Forum économique tuniso-allemand vient renforcer le capital confiance des investisseurs allemands dans la nouvelle Tunisie, en transition démocratique. Le Forum qui s'est tenu, hier, à Tunis, est organisé par l'Agence de promotion de l'industrie et du commerce (Fipa) et la chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce. C'est une occasion pour présenter le nouveau contexte économique de la Tunisie post-révolution, les avantages de l'environnement d'investissement en Tunisie pour les entreprises allemandes ainsi que les nouvelles mesures mises en œuvre pour encourager les investissement directs étrangers, qui ont chuté de 27% pour cette année. M. Noureddine Zekri, directeur général de la Fipa, a rappelé, par ailleurs, que la Tunisie a préservé son statut de leader économique en Afrique et dans la rive sud de la Méditerranée selon le Rapport sur la compétitivité mondiale 2011-2012, publié par le World Economic Forum le 7 septembre 2011. Et selon le même rapport, le pays a su maintenir un environnement macroéconomique sain avec un niveau d'endettement public gérable et un déficit budgétaire bas, selon ce même rapport. De même, avec 65.000 diplômés, 28 mille chercheurs et 30 centres de recherches, sans oublier les diplômés des centres de formation professionnelle, le pays offre de larges disponibilités en cadres et main-d'œuvre à des coûts compétitifs. Outre les ressources humaines, la Tunisie offre un cadre réglementaire encourageant. Même si certains codes feront l'objet de réforme. A ce titre, le DG énumère «10 ans d'exonération de l'impôt sur les bénéfices, des incitations fiscales multiples en faveur des exportations et du développement régional, des primes d'investissement pour les projets industriels dans les zones de développement régional et pour les projets agricoles et touristiques, des prises en charge des cotisations patronales dans les zones de développement régional et la prise en charge des dépenses d'infrastructure dans les zones de développement régional ». S'agissant des opportunités d'investissement, le responsable s'est attardé sur les activités d'offshoring, notamment le développement de logiciels, le génie industriel, les services liés à la gestion des ressources humaines, des finances et la comptabilité, ainsi que les métiers du télémarketing et des centres d'appel. D'autres secteurs ont déjà montré de belles performances, à l'instar des industries électriques et mécaniques, de l'industrie des cuirs et chaussures... En effet, la présence de grands groupes allemands et internationaux témoigne de la notoriété du pays dans ce domaine et du niveau satisfaisant et perfectible des compétences tunisiennes. Pour sa part, Mme Dagmar Ossenbrink, directeur général de l'AHK Tunisie, depuis une dizaine d'années, indique: «C'est le pays le plus petit et le numéro un de la région». Et de préciser : «La Tunisie offre une bonne infrastructure, mais la qualité du réseau routier n'est pas homogène sur tout le territoire». Etudes et statistiques à l'appui, elle affirme «avec une industrie assez diversifiée, la Tunisie a affiché d'importants taux de croissance». Et d'ajouter : «grâce aux nouvelles opportunités du marché local, le rythme de la croissance économique évoluera plus rapidement». Ces performances ont encouragé 104 investisseurs à s'inscrire en tant que nouveaux membres à l'AHK, depuis janvier 2010. En dépit de ce contexte encourageant et des avantages comparatifs, de la Tunisie, notamment la proximité géographique, les charges salariales compétitives, elle relève «les entreprises allemandes demandent l'amélioration de la productivité des employés, l'adéquation des formations aux besoins des entreprises et l'allégement des procédures administratives». En effet, sur le marché du travail, les chômeurs se comptent par milliers et les entreprises recherchent vainement les bons profils. Face à une telle situation, Mme Dagmar annonce «des programmes de formation, des cours accélérés en langue allemande, des stages en Allemagne sont prévus pour mettre à niveau les compétences tunisiennes aux besoins des entreprises allemandes». Une rencontre B2B est prévue entre des hommes d'affaires des deux pays en quête de nouvelles opportunités de partenariats et d'affaires.