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La «terre brûlée» selon Hamadi Jebali
Commentaire : Protestations et sit-in
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 12 - 2011


Par Soufiane Ben Farhat
«A qui profite la politique de la terre brûlée ?» C'est Hammadi Jebali, secrétaire général du Mouvement Ennahdha et candidat du parti au poste de Premier ministre dans le prochain gouvernement, qui s'interroge.
Invité avant-hier sur Mosaïque FM, M. Jebali n'a guère mâché ses mots. Il a accusé implicitement «certaines parties» de provoquer l'instabilité un peu partout dans le pays. Et il a fait part de ses doutes sur la spontanéité des derniers mouvements de protestation dans différentes régions du pays dont Gafsa, Kasserine et Monastir. «Les résultats des élections ne leur plaisent pas, ces parties qui sont bien connues du peuple tunisien visent Ennahdha et veulent contourner la légitimité d'un gouvernement qui n'a pas encore vu le jour», s'est même indigné M. Jebali.
Premier constat : on présume les «présumés coupables» (les parties déçues par les résultats des élections de la Constituante). Deuxième constat: on connaît la victime (le parti Ennahdha). Troisième constat : la légitimité d'un gouvernement qui n'a pas encore vu le jour serait en «danger de contournement».
La vie est belle. L'exercice démocratique est tellement effectif désormais sous nos cieux. Il met au jour des présumés coupables contre un gouvernement qui n'a pas encore vu le jour mais qui n'en est pas moins érigé en victime réelle d'agissements présomptifs.
La théorie du complot a-t-elle d'aventure investi la place ? Du côté de ceux qui tiennent le haut du pavé de surcroît ? Les questions fusent. Et elles sont légitimes.
Ce que Hamadi Jebali n'a pas cité en revanche, c'est l'incommensurable détresse et l'extrême dénuement des citoyens dans les régions qu'il a nommées. Et ailleurs. Dix mois de surplace au lendemain d'une révolution, ça éreinte. Ça fatigue. Ça exaspère à n'en plus pouvoir.
Ici et là, les gens sont saignés à blanc. Le renchérissement des prix des denrées alimentaires notamment fait des ravages. Le chômage augmente vertigineusement. Vicieusement. La brève saison des généreuses promesses est révolue. Place aux amers constats. L'heure est aux acerbes procès-verbaux d'une déconfiture inouïe.
Et les relais sociaux dans tout cela? Où est passée la galaxie des partis politiques créés dans l'euphorie des lendemains immédiats de la Révolution? Nombre d'entre eux semblent s'être vaporisés au lendemain de leurs désastreux scores lors des élections. Et les organisations de masse, dont la centrale syndicale Ugtt, où en est-elle?
Pour maints observateurs avertis, l'Ugtt a décidé de monter d'un cran au créneau. Et pour cause : des figures aux premières loges de la Troïka s'en sont ouvertement prises à elle. La centrale syndicale n'oublie pas. Elle se rappelle d'une manière ou d'une autre au bon vieux souvenir de tous. Face à des démonstrations de force réelles, elle donne le la de sa capacité de mobilisation.
La Troïka est prévenue. Elle gagnerait à décrypter le message. Et éviter certains bras de fer aux effets contreproductifs.
Bien mieux, elle devrait s'atteler au plus pressé à la formation du nouveau gouvernement suite à l'élection du président de la République.
Comme le soulignent depuis quelques jours diverses instances et spécialistes, les indicateurs économiques semblent en passe de virer au rouge vif. C'est-à-dire, en l'occurrence, au rouge sang.
Il appartient au gouvernement de sévir au plus pressé. Ne l'oublions guère, la nouvelle vague de la crise mondiale fragilise l'Europe à l'extrême. Nous en dépendons largement, eu égard aux marchés d'écoulement de nos produits ou aux marchés financiers. Les pertes potentielles sont dans les deux sens.
En fait, l'atmosphère de la «terre brûlée» n'est peut-être pas fortuite. Mais les conditionnements sourds font, eux aussi, leur travail de sape et de mûrissement. Et le mouvement Ennahdha, ainsi que ses alliés, savent qu'ils risquent gros.
«Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur,» disait Beaumarchais. Mais aussi, sans les critiques profondes, il n'est guère de reconnaissance méritée.


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