De grandes affiches, sur tous les murs, à Paris d'abord, et bientôt dans toutes les grandes capitales, annoncent en lettres géantes Carnage, le dernier film de Roman Polanski. Une production très médiatisée, comme tous les films du célèbre metteur en scène, certes, mais plus encore, à cause des derniers problèmes que celui-ci a connus. Un film très attendu de par le casting exceptionnel offert — Kate Winslett et Jodie Foster pour ne citer qu'elles —, la qualité du scénario tiré de la pièce de Yasmina Reza Les dieux du carnage. Un succès fort espéré pour celui qu'on appelle L'empereur des Césars, le seul cinéaste franco-américain d'origine polonaise, à avoir établi ce record : trois Césars du meilleur réalisateur pour Tess, en 1980, Le pianiste en 2003 et The Ghost Writer l'hiver dernier. Carnage, sorti mercredi dernier, remportera-t-il un nouveau César? On ne le sait pas encore. Mais ce qui nous concerne et nous touche nous autres Tunisiens, c'est que tout en haut de l'affiche, en grosses lettres, sur les Champs-Elysées, était affiché le nom du producteur du film : le talentueux Tunisien Said Ben Said, dont l'impressionnante filmographie constitue une véritable anthologie du cinéma : André Téchiné, Barbet Schroeder, Alain Cornaud, Chéraud, en tant que metteurs en scène. Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Ludivine Seigner, Jean Reno ou encore Gérard Depardieu pour n'en citer que quelques-uns. Et il enchaîne avec un nouveau film avec Brian de Palma dans un nouveau film Said Ben Said, dont le talent n'a d'égal que la modestie, est regretté par les cinéphiles tunisiens, parce qu'ils n'ont pas davantage l'occasion de voir ses films en Tunisie. Sans, d'ailleurs, réussir à comprendre le pourquoi de la chose.