• Les ménages sont appelés à répondre de façon précise aux enquêteurs pour garantir la réussite de l'étude Le transport en commun à Sfax est assuré par un seul opérateur public qui est la Société régionale du Transport de Sfax (Soretras). Ce mode de transport n'a pas évolué durant les vingt dernières années. L'offre actuelle en matière de services ne répond pas aux demandes des clients. Pendant les années quatre vingt, le nombre des autobus circulant étaient de l'ordre de 180. Actuellement, ce nombre ne dépasse pas les 150 véhicules. Malgré les recommandations élaborées suite à l'étude d'un plan directeur régional de transport du grand Sfax, réalisée en approuvée en 1998, la qualité des services ne s'est pas améliorée. Le plan a recommandé pour le développement du transport collectif à Sfax l'aménagement de couloirs réservés aux autobus, la création d'une ligne ferroviaire de banlieue Sfax-Sakiet Ezzit en utilisant la voie ferrée de la Sncft et la création d'un réseau de métro. « Malgré les efforts du ministère du Transport pour mettre en œuvre ces recommandations dans les plans de développement, aucune enveloppe d'investissement n'a été réservée pour la réalisation de ces projets. Il s'agit d'une politique de marginalisation du transport collectif dans la région. Cette politique a entraîné la dégradation de la qualité des services offerts par la Soretras et la fuite des clients vers les taxis collectifs et les moyens de transport privés. Cette situation a aggravé les problèmes d'encombrement et de pollution», précise M. Mohamed Elech, directeur régional du transport terrestre. Le parc des autobus de la Soretras s'est dégradé. Au début des années 90, la société couvre 30 % du marché du transport collectif. Cette part a diminué. Actuellement, elle ne dépasse pas les 20%. Pour remédier à cette situation, le ministère du Transport propose de mettre un système de transport en commun en sites propres comme les couloirs réservés aux autobus, les trains de banlieues et les métros. «De ce fait, une opération d'assistance technique a été attribuée en faveur du ministère du Transport par la Facilité euroméditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) pour lui permettre de réaliser l'étude de faisabilité de ce système de transport en commun. Un accord de coopération a été signé par le ministère de la tutelle et la Banque européenne d'investissement ( BEI) pour la mise en œuvre de cette étude», souligne notre interlocuteur. L'objectif de cette étude est de définir la configuration optimale d'un réseau de transport en sites propres dans Sfax qui permettra de satisfaire les demandes de transport collectif dans les conditions les plus avantageuses pour les usagers, l'exploitant et la collectivité La BEI a confié la réalisation de l'étude en question — dont le coût s'élève à 1.1 MD — à un bureau tuniso-européen. Le suivi de cette étude est assuré par deux comités, l'un au niveau du ministère pour les opérations de pilotage et l'autre régional pour le suivi des différentes étapes. La banque européenne est membre dans les deux comités. La réalisation de l'étude a démarré le 12 septembre 2011. Elle s'étend sur 18 mois et se déroule en cinq phases. Il s'agit , de ce fait, du diagnostic, de l'élaboration des scénarios du système de transport, de l'évaluation et le choix du meilleur scénario, de l'étude du scénario retenu et l'élaboration d'un plan d'action à moyen et à long termes et la rédaction des termes de référence pour l'élaboration des études d'avant-projet et d'appel d'offres. « Actuellement, on est dans la phase diagnostic. C'est l'étape la plus importante dans l'élaboration d'une étude fiable. On est en train de faire l'analyse de la demande actuelle en transport collectif, l'offre, l'espace disponible, la répartition modale, les motifs de déplacements, les destinations, les causes des déplacements et autres. Il est nécessaire dans cette phase de faire une enquête- ménage pour avoir des données précises sur le transport à Sfax», ajoute le directeur régional de transport. Ladite enquête va toucher 4 mille ménages qui forment un échantillon représentatif. Pour garantir la réussite de l'enquête, une campagne de sensibilisation à travers les médias a été lancée pour sensibiliser les gens de l'importance de ce recensement familial dans la détermination des demandes en matière de transport collectif. «Les habitants de Sfax sont appelés à répondre d'une manière convenable aux questions posées par les enquêteurs pour assurer la collecte de données véritables sur la situation actuelle de transport en commun », conclut M. Elech .