Le Comité national d'éthique médicale a organisé, samedi dernier, sa XVe conférence annuelle à la faculté de Médecine de Tunis sous le thème «Equité et accès à la santé». Placée sous le haut patronage du ministre de la Santé publique, la conférence a été suivie par une importante assistance qui a enrichi le débat par de nouvelles notions, rappelant par là même que la révolution était partie des iniquités et inégalités entre les régions. Le thème retenu a plus d'une signification et connotation dans la mesure où il reflète l'accès aux soins et aux déterminants sociaux et intermédiaires, dans la mesure où l'équité naît d'une politique sociale, de conditions de vie décentes, de lutte contre l'exclusion de la femme et de sa vulnérabilité. Il est impératif, a indiqué le représentant du ministre de la Santé, que l'accès aux prestations des médecins et aux soins soit tributaire de toute une politique sanitaire à même de permettre aux malades de jouir d'une bonne prise en charge thérapeutique. La conférence a, par ailleurs, comporté plusieurs communications dont on cite le droit à la santé, droits humains et accès aux soins, disparités socioéconomiques, vulnérabilité, carte sanitaire et accès aux soins en Tunisie : expérience internationale… Par ailleurs, il est à savoir que la Déclaration universelle des droits de l'Homme signée le 10 décembre 1948 par les 58 membres que l'ONU stipule dans son article premier que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits», et coïncide avec la tenue de la commission d'éthique médicale. Parmi l'assistance, on a noté la présence de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme qui a toujours constitué une force de pression morale et de contre-pouvoir. L'article premier de la déclaration affirme la reconnaissance de la dignité de tous les êtres humains sans exception, d'où découle l'affirmation de la liberté et de l'égalité de chacun. Durant la conférence, le Pr Saâdeddine Zmerli, président du Comité national d'éthique médicale, a affirmé que toute personne a droit à un niveau de vie pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille et que la maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciale, passant en revue les qualités de soins qui sont centrées sur le patient, la qualité technique clinique et thérapeutique, la qualité relationnelle, outre les concepts d'égalité, de justice et d'équité envers tous les patients, et l'équité doit être définie par le degré dans lequel les services (de soins) sont fournis en fonction des droits. Le comité d'éthique édite, par ailleurs, un livre de poche sur les pratiques parallèles de soins où il est question des aspects sociologiques et éthiques. Des universitaires ont traité de problématiques d'actualité ayant trait aux pratiques alternatives en carcinologie, les guérisseurs et la quête d'une légitimité sociologique d'une profession illégitime, des approches psychologiques des thérapies traditionnelles…