Le Tribunal militaire permanent de première instance du Kef a poursuivi, hier, l'examen de «l'affaire des martyrs de Thala et de Kasserine», martyrs tombés lors de la révolution de la liberté et de la dignité. Trois accusés en état de liberté sur un total de huit ont été interrogés au cours de cette audience, alors que les cinq autres étaient absents. Il s'agit de l'ancien chef du district de la sécurité de Kasserine, Houcine Zitoune, de l'officier des unités d'intervention, Mohamed Ben Houla, et du directeur général au ministère de l'Intérieur, Moncef Krifa, qui ont été inculpés pour homicide volontaire avec préméditation, pour participation à des homicides et pour tentative de meurtre avec préméditation. Dans ses réponses, l'accusé Moncef Krifa a rappelé avoir été nommé, le 9 janvier 2011, par Jalel Boudriga, ancien directeur général des unités d'intervention, pour relever le moral des agents, surtout que nombreux d'entre eux ont été blessés ou étaient en état de pression, ce qui avait provoqué un état d'hésitation qui nécessitait davantage d'encadrement dans les casernes et au sein des unités sécuritaires. Appel à l'approfondissement de l'enquête Pour sa part, Houcine Zitoune a indiqué qu'il s'était rendu dans la ville de Thala, le 6 janvier 2011, où il avait passé trois jours, avant de retourner à Kasserine. Il a reconnu que des systèmes sécuritaires spéciaux ont été décidés pour Thala et Kasserine, avec un colonel-major et un directeur de l'administration centrale, dans chacune des deux zones, avec la direction générale qui s'occupait de la coordination entre eux. De son côté, Mohamed Ben Houla a nié avoir été présent à la réunion de coordination, tenue le 8 janvier à Kasserine, ce qui rend nuls les chefs d'accusation qui lui sont adressés. La défense a demandé des confrontations entre les directions sécuritaires, outre l'ouverture d'enquêtes sur les communications téléphoniques entre les directions sécuritaires, ainsi que l'audition de témoignages de nouvelles parties qui peuvent éclairer la justice et dévoiler la vérité.