• L'Association tunisienne pour la transparence financière appelle le Premier ministre à revoir sa décision relative au nombre des ministres de son gouvernement L'Association tunisienne pour la transparence financière (Attf) appelle à une trêve dans les dépenses publique et se dit inquiète, voire «stupéfaite» quant à la composition du prochain gouvernement qui sera «composé de 53 membres», selon des informations publiées par les médias. L'Attf précise qu'en temps de crise le pays devra opter pour un gouvernement restreint ne dépassant pas les 20 membres, commentant qu'un gouvernement de 53 membres est «du jamais vu». «On devrait être moins prodigue et s'engager dans des plans de restriction budgétaire suivant des logiques imparables de rigueur», souligne l'Attf. L'Association, qui a publié dimanche un communiqué de «mise en garde au prochain gouvernement», avant même la confirmation de la composition de celui-ci, prévue hier, mentionne, à titre comparatif, que la France compte 23 ministres pour une population de 65 millions d'habitants, le gouvernement britannique est constitué de 22 ministres pour une population de 60 millions alors que l'administration Obama comporte 15 secrétaires d'Etat pour une population de 308 millions d'habitants. Les membres de l'association ont appelé, à cet effet, le Premier ministre à revoir sa décision. Ils pensent, en outre, qu'il est impératif que tous les frais liés à la vie privée des membres du gouvernement soient acquittés sur leurs deniers personnels. «Il devient également inévitable que les cérémonies, réceptions ou manifestations soient réduites au strict minimum exigé par les règles de protocole envers les invités étrangers», ajoute le même communiqué. Concernant le budget de la présidence de la République, et le salaire du président qui frôle les 30 000 dinars, «nous trouvons les chiffres complètement disproportionnés pour un poste qui jouit de prérogatives honorifiques», notent les membres de l'association, estimant, par ailleurs, que des mesures de rigueur et de restriction budgétaire s'imposent également en ce qui concerne les salaires des élus de l'Assemblée nationale constituante (ANC). «Le bénévolat des élus devient inéluctable», affirment les membres de l'association qui disent avoir appris de façon officieuse que les membres de l'ANC prévoient de toucher des salaires de 3.000 dinars par mois. Commentant les critiques relatives au nombre élevé des membres du gouvernement, Hamadi Jebali, Premier ministre, a indiqué, dimanche à l'agence TAP, que «c'est là une question tout à fait normale après le passage d'un régime présidentiel à un régime d'Assemblée».