Le corps des agents de la réglementation et de la police municipale ne pouvait pas ne pas être, à son tour, contaminé par la fièvre des revendications sociales qui continue, mine de rien, de frapper un peu partout dans le pays. En déclarant la grève ces derniers jours, lesdits agents voulaient lancer un message fort, à savoir la satisfaction de leurs demandes qu'ils jugent légitimes et applicables. Celles-ci vont, en effet, de l'incorporation de leur statut à celui des forces de sécurité intérieure, à la révision des critères de promotion professionnelle, en passant par l'instauration d'une prime de risque et l'amélioration de leurs conditions de travail sur le plan logistique et sécuritaire. Calvaire quotidien Pour ces grévistes revenus enfin depuis jeudi à de meilleurs sentiments, «la profession était devenue, les retombées de la révolution aidant, un calvaire quotidien insupportable». Et d'en aligner les preuves : «Moyens logistiques de plus en plus usés, absence de motivation, interventionnisme, passivité des maires et insécurité galopante». C'est surtout ce dernier argument qui a eu pour effet de… jeter de l'huile sur le feu, en raison du nombre sans cesse croissant des actes de violence dont sont victimes les agents, dans l'exercice de leurs fonctions, particulièrement sur les chantiers en construction et dans les marchés et les établissements commerciaux. «Hier, soutient l'un d'eux, on nous respectait. On nous redoutait même, et nous étions, par conséquent, motivés et efficaces. Or, tout a changé au lendemain de la révolution. Au point qu'un bon nombre de mes collègues ont été agressés au moment de l'accomplissement de leur tâche. Au point aussi que la fréquence de nos descentes a fondu comme beurre au soleil, sous le poids de la peur. Avouez que cela ne pouvait pas durer et que notre grève, n'en déplaise à ceux qui nous la reprochent, est loin d'être sauvage». La corruption est toujours là... Pour d'autres grévistes, «notre profession va de mal en pis dans un autre domaine, celui de la rentabilité. En effet, à quoi sert de relever une infraction et de dresser un PV de démolition d'une construction anarchique, si l'arrêté de démolition n'est pas exécuté ? Cela n'incite-il pas au relâchement, voire à la corruption ?» Corruption : le mot est lâché telle une…bombe, pour illustrer, de manière éclatante, le profond malaise sévissant dans un secteur qui a encore du mal à prendre le dessus sur les phénomènes, hélas de plus en plus envahissants, des constructions anarchiques et du commerce parallèle. D'ailleurs, on est en droit d'affirmer que les «accros» de ces deux fléaux avaient mis à profit la dernière grève de leurs…bêtes noires pour marquer de nouveaux points dans cette affreuse partie du chat et de la souris !