Pour sa part, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a rendu public le communiqué suivant : Le Snjt a appris avec grande consternation la nomination, ce samedi 7 janvier 2012, par le Premier ministère provisoire, d'un nombre de responsables dans le secteur de l'information, sans concertation avec les structures professionnelles, en particulier le Snjt, en tant qu'instance légitime, élue et représentant l'ensemble des journalistes tunisiens. Et si le syndicat exprime son refus quant à ces pratiques relatives à la désignation des responsables à la tête d'institutions publiques d'information, qui occultent les gens du secteur, il fait assumer au gouvernement provisoire l'entière responsabilité de ce qu'engendreront ces désignations anarchiques comme conséquences graves sur la dégradation du secteur, surtout que certains parmi les nommés étaient au service de l'ancien régime dictatorial, et même liés à des dossiers de malversation. Le Snjt déplore cet abus qui ne s'est pas limité à la nomination de directeurs seulement, mais a atteint, dans un grave précédent, la nomination de rédacteurs en chef et de directeurs de l'information, qui, normalement, devrait avoir lieu par consensus ou par élections au sein des entreprises, d'autant que cela peut être une promotion professionnelle. Le Snjt appelle le gouvernement provisoire à faire marche arrière concernant ces nominations et cette mesure imposée d'en haut et unilatérale, et l'invite à activer immédiatement la loi relative à la création de la Haute Instance indépendante de l'audiovisuel, qui prendra en charge la question des nominations en fonction des critères professionnels et objectifs. Le Snjt appelle, par ailleurs, l'ensemble de la profession à rejeter ces nominations. Elle appelle, également, toutes les composantes de la société civile à soutenir le Snjt dans ses efforts de défendre la liberté d'expression en tant que préoccupation nationale et objectif de la révolution de la liberté et de la dignité.