Le bureau exécutif de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) a dénoncé l'agression qui a visé, lundi, des magistrats du Tribunal de première instance de Jendouba. Selon une déclaration rendue publique, hier, cette agression constitue une atteinte à l'intégrité physique et morale des magistrats, et une violation criante de l'autonomie et de la souveraineté du pouvoir judiciaire, tout comme elle représente une réelle menace qui risque d'entraver le fonctionnement de la justice en cette conjoncture exceptionnelle que connaît le pays et une dérive dangereuse vers la loi de la jungle. A cet égard, l'Association des magistrats tunisiens demande d'ouvrir en urgence une enquête sur les circonstances de cette agression, d'engager des poursuites judiciaires conformément aux dispositions de la loi et d'apporter des garanties juridiques à toutes les parties. Elle appelle, également, le pouvoir exécutif à intervenir d'urgence pour garantir la sécurité et la protection des tribunaux et des magistrats et renforcer le dispositif sécuritaire le cas échéant, l'objectif étant de favoriser leur indépendance et de garantir le bon déroulement de la magistrature. Par ailleurs, la Chambre régionale des notaires du Kef a dénoncé, hier, les attaques perpétrées contre les magistrats au Tribunal de première instance de Jendouba. «Ces attaques visent à exercer une pression sur le pouvoir judiciaire et à influencer sa décision», ont indiqué les notaires. «Il s'agit d'un dérapage qui risque de nous mener vers une situation dangereuse», ont-ils ajouté. Les sit-in reflètent une situation saine qui existe dans toutes les démocraties, ont-ils dit mais qui devraient être organisés dans le respect de la loi.