Invité à la conférence de presse organisée, hier, par la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie(Ctfci), M.Boris Boillon, ambassadeur de France à Tunis, a tenu à rendre hommage au travail fourni par la Chambre afin de dynamiser les relations économiques bilatérales. Il a indiqué que l'occasion lui était donnée d'exprimer un message d'espoir qui repose, a-t-il souligné, sur des éléments tangibles, d'autant plus que « les relations bilatérales se portent beaucoup mieux qu'on le suppose et, en dépit de la situation difficile vécue par l'économie tunisienne, la France demeure le premier partenaire de la Tunisie, à savoir son premier client (30% des exportations tunisiennes) et son premier fournisseur (18% du marché). La France est aussi le premier investisseur étranger hors hydrocarbures sur la Tunisie », a-t-il rappelé. M.Boillon relève, par ailleurs, que les exportations et les importations ont globalement augmenté et que les investissements n'ont que peu diminué. S'agissant des perspectives pour l'année 2012, le diplomate revient sur la récente visite en Tunisie du ministre français des Affaires étrangères, M.Alain Juppé, soulignant que cette visite porte un message fort quant à l'importance qu'accorde la France aux relations tuniso-françaises. Selon M.Boillon, cette visite n'est pas que symbolique et porterait quatre messages importants, à savoir un message de confiance en l'avenir de la Tunisie, un message de respect et d'admiration, un message de solidarité et un message d'ambition. Le plan d'action de la coopération tuniso-française pour l'année 2012 reposera, quant à lui, sur trois axes, à savoir la société civile, l'Etat de droit et le volet socioéconomique. Que va faire la France en 2012 ? A cette question, M.Boillon répond qu'elle va agir aussi bien dans le cadre de la coopération multilatérale que dans un cadre bilatéral. Pour ce qui est des actions multilatérales, la France va, notamment, agir dans le cadre du G8 et du partenariat de Deauville, qui prévoit 70 milliards de dollars au profit des pays arabes qui vivent, à l'instar de la Tunisie, des transitions démocratiques. La France agit, également, au sein de l'UE pour soutenir la Tunisie. L'ambassadeur relève, à ce propos, que la BERD ( Banque européenne de reconstruction) vient de décider d'inclure la Tunisie dans son agenda. Pour ce qui est des actions bilatérales, M.Boillon précise que la France continuera à faire bénéficier la Tunisie des instruments exceptionnels, tels que la RPE ( Réserve Pays Emergents) qui permet de financer les grands projets et la ligne de crédit d'un montant de 40 millions d'euros destinée aux PME qui veulent s'approvisionner sur le marché français... Une ligne qui demeure sous-exploitée par les PME tunisiennes en dépit des avantages financiers qu'elle offre. A ce jour, on n'a effectivement décaissé que 10 millions d'euros. Par ailleurs, souligne encore M.Boillon, l'Agence française de développement (AFD) continuera à jouer pleinement son rôle en Tunisie. « La Tunisie est le pays qui a bénéficié de la plus grande mobilisation de la part de l'AFD, qui y a engagé, depuis 20 ans, 2 milliards d'euros», précise-t-il, ajoutant qu'en 2011, l'AFD a décaissé 200 millions d'euros en faveur de la Tunisie et que la même somme sera, sans doute, décaissée en 2012. L'ambassadeur conclut, enfin, que la coopération tuniso-française sera axée, en 2012, sur quatre secteurs identifiés comme fort importants pour assurer la relance économique du pays, il s'agit des secteurs du tourisme, de la formation professionnelle, du marché libyen et de la circulation. S'agissant de ce dernier volet, il précise que l'objectif consiste, pour la période future, à multiplier les visas de circulation, notamment au profit des hommes d'affaires. M.Foued Lakhoua, président de la Ctfci, a, de son côté, dressé un état des lieux des actions déployées par la Chambre pour soutenir les entreprises françaises et rassurer les investisseurs éventuels, citant, entre autres, les nombreuses réunions organisées en vue de mieux informer ces entreprises et d'être à l'écoute de leurs inquiétudes. Dans ce même ordre d'idées, M.Lakhoua précise que la Ctfci a assisté, au cours de l'année 2011, une cinquantaine d'entreprises qui ont connu de réelles difficultés durant la période de la révolution. La Chambre a également pris l'initiative d'organiser, dans plusieurs régions françaises, pas moins de 22 réunions, avec des institutionnels et des opérateurs économiques en vue de les informer sur la situation en Tunisie. Il y a eu également des rencontres avec la presse française et des missions de chefs d'entreprises tunisiens pour des rencontres B to B avec des homologues français. M.Lakhoua a, enfin, exposé le programme 2012 de la Chambre, un programme qui s'articulera, a-t-il précisé, autour de trois axes, à savoir la multiplication des occasions de rencontre entre entreprises françaises et tunisiennes, la mise en place d'un plan de communication efficace et la multiplication des occasions de rencontre avec les adhérents de la Chambre afin de les écouter et assister ceux qui en ont besoin. Externalisation u service des visas Lors de la conférence de presse, organisée hier par la Ctfci, M.B.Boillon a annoncé que l'ambassade de France a décidé d'externaliser le service visa. Ce dernier sera, désormais, délégué à une entreprise privée. Un choix dicté par les faiblesses de ce service, tel qu'il fonctionne actuellement : des faiblesses liées, notamment, à l'exiguïté des lieux et au personnel, peu nombreux, face à une demande importante. Cette externalisation, dont l'objectif principal est de faciliter l'accueil et de fluidifier la délivrance des visas, aura lieu d'ici le mois de mai prochain, a encore précisé M.Boillon.