• Engagement à ratifier toutes les conventions africaines Le président de la République Moncef Marzouki a réaffirmé, à l'ouverture, hier à Addis Abeba, du 18e Sommet de l'Union africaine, «l'engagement de la Tunisie à reconquérir sa place sur la scène africaine». S'adressant aux dirigeants africains, réunis à Addis Abeba, le président Marzouki a affirmé que la révolution tunisienne a redonné à la Tunisie «son rayonnement international». «La Tunisie, qui est à la croisée de trois espaces: méditerranéen, arabe et africain, va développer sa présence au sein de ces espaces auxquels le pays appartient», a affirmé M. Marzouki, ajoutant que «la Tunisie va revenir en force pour occuper sa place en Afrique, tout en veillant à assumer un rôle actif dans le développement de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans différentes régions africaines en conflit». L'engagement de la Tunisie en Afrique se fera, a assuré M. Marzouki, dans un premier temps à travers la ratification de toutes les conventions africaines. Il est à noter à ce propos que la diplomatie tunisienne sous l'ancien régime a fait preuve de laxisme. Après une longue absence, la Tunisie est appelée, aujourd'hui, à ratifier une vingtaine de conventions sur un total de 41 conventions africaines. Le pays s'engage, aussi, à prendre part à tous les rendez-vous africains et à y être représenté au plus haut niveau, a affirmé le président tunisien, faisant part de sa fierté d'appartenir et de vivre dans le berceau de l'humanité. M. Marzouki a soutenu que la révolution tunisienne a adressé un message fort à l'ensemble des peuples dans le monde entier ainsi qu'une mise en garde aux dictateurs les invitant «à engager un changement pacifique» dans leurs pays. La révolution amorcée le 17 décembre 2010 a réussi à faire tomber «une dictature corrompue» qui a empêché le peuple tunisien de connaître la liberté et de vivre dans la dignité, a encore indiqué M. Marzouki. Le président tunisien a ajouté que la révolution «pacifique et démocratique sans idéologie ni leadership» a redonné au peuple tunisien sa dignité et lui a permis de construire une solide démocratie bien que celle-ci soit aujourd'hui «confrontée à de grands problèmes économiques». Il est à préciser que le 18e Sommet de l'Union africaine (UA) s'est ouvert hier à Addis Abeba (Ethiopie), dans le nouveau centre de conférences financé par la Chine. Les dirigeants africains doivent débattre lors de ce sommet (29-30 janvier 2012), du commerce intra-africain et éliront à cette occasion le nouveau président de la Commission de l'UA et son organe exécutif. Ils choisiront entre le Gabonais Jean Ping, le président sortant, et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne ministre des Affaires étrangères et ex-épouse du président Jacob Zuma. Peu avant l'ouverture officielle, une cérémonie de plantation d'arbres par les dirigeants africains a été organisée dans l'enceinte du nouveau complexe du centre de conférences de l'UA. Sous un soleil printanier et au rythme d'une musique et de danses africaines, les dirigeants africains ont successivement planté des arbres symboles de leurs pays respectifs dans le grand jardin face à l'entrée principale du centre de conférences de l'UA. Le président Moncef Marzouki a planté un olivier. Il était accompagné d'une forte délégation tunisienne dont notamment le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, et le secrétaire d'Etat chargé du Monde arabe et de l'Afrique, Abdallah Triki. La cérémonie a été organisée en hommage à la défunte Wangari Maathai, première femme africaine lauréate du Prix Nobel de la paix «pour sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix». La cérémonie de plantation a été suivie d'une séance à huis clos des chefs d'Etat et de gouvernement.