La sélection a bien joué mais a perdu. Quelle injustice ! Stade de Franceville, temps pluvieux, pelouse glissante et lourde, public nombreux, Gabon bat Tunisie par 1-0, but marqué par Aubane Yang (62'), arbitrage de A. Doné (Côte d'Ivoire) Gabon : Didier, Palun, Monele (Ebanga), Brou, Manga, André, Ecuelemabana (Ambrouet), Meye (Maduida), Cousin, Aubane Yang. Tunisie : Jeridi, Boussaïdi, Chemmam, Ifa, Abdennour, Ragued, Ben Yahia (Chikhaoui), Saïhi, Msakni, Khelifa (Darragi), Jemâa (Allagui). Nous nous sommes régalés durant les quarante-cinq minutes initiales du match. L'équipe de Tunisie avait fière allure hier. Sami Trabelsi a enfin osé effectuer les changements nécessaires. Le onze national jouait haut, le bloc pressait et la défense gabonaise était acculée. La ligne médiane de l'équipe de Tunisie, mobile comme on le souhaitait, facilitait la tâche de la défense. La sélection avait une âme et il ne manquait que les buts. Elle mettait les Gabonais à contribution. L'approche à passes courtes permettait au onze national de monopoliser la balle à sa guise, de dominer la situation et d'être dangereux, surtout lors du premier quart d'heure. Khélifa et Ben Yahia ont tenté leur chance de loin, sans succès, mais ils auront au moins essayé de le faire. Ce qui a manqué lors des deux premiers matches face au Maroc et au Niger. C'est vrai maintenant qu'il y avait un déséquilibre sur les flancs. Le côté gauche où évoluait Chemmam était plus actif. Boussaïdi sur le côté droit était plus timide. Pourtant avec des coureurs de la trempe de Saïhi, Ragued et Ben Yahia, les latéraux pouvaient aller plus vers l'avant. Certains diront qu'il aurait mieux valu évoluer avec deux pivots et ajouter un demi à tempérament offensif. Le jeu de la sélection nationale et l'animation offensive ne s'en sont pas ressentis. Bien au contraire, il y avait beaucoup d'application en cette première période de jeu bien que les joueurs aient reculé d'un cran lors du dernier quart d'heure comme pour accuser le coup après les efforts déployés. Déconcentration Le problème de l'équipe de Tunisie restera la percussion. Le football a toujours fait des siennes. Hier, le meilleur n'a pas gagné. Il a manqué au onze national ce petit détail qui pouvait faire la différence. Un but aurait donné des ailes à l'équipe de Tunisie. Il nous a fait défaut. Puis, il a suffi d'un moment de déconcentration pour que tout soit remis en question. Une erreur de la ligne médiane ajoutée à une seconde erreur de la défense, gardien compris, a permis à Aubane Yang de battre Jéridi (62') et d'offrir la victoire au Gabon. La sélection a flanché l'espace de quelques minutes avant de reprendre les rênes du match. Et encore une fois la dernière passe et la finition ont fait défaut. C'est comme cela. On peut dominer et ne pas gagner. On dira aussi que le football est injuste. Mais n'ayons pas la mémoire courte. Face au Maroc et au Niger, nous avons été mauvais mais nous avons gagné. Hier, ce fut tout à fait le contraire. Il faudra maintenant tirer les conclusions nécessaires. Et elles sont nombreuses. Il ne faut surtout pas paniquer. L'équipe est sur la bonne voie et est capable de beaucoup mieux faire. Le prochain match sera face au Ghana en quart de finale. Il faudra s'y préparer minutieusement avec une meilleure concentration. Car le Ghana, c'est autre chose. Là nous passons véritablement au poids lourd. Et il faudra s'y mettre sérieusement pour espérer continuer l'aventure. Nous le souhaitons.