Le président de la Fédération internationale de football, Sepp Blatter, a dénoncé l'existence d' «ingérence politique» dans le football en Egypte, après la mort de 74 personnes à l'issue d'un match, mercredi, et rappelé l'opposition de la Fifa à toute intervention de ce type. «En Egypte, le football a été victime d'ingérence politique. Nous ne pouvons pas l'accepter. Le football, c'est pour le peuple, pour la jeunesse, pour donner de l'émotion et de l'espoir. Nous n'accepterons jamais qu'il soit utilisé à des fins politiques», a déclaré Blatter vendredi soir à Asuncion, à l'ouvrerture d'un congrès extraordinaire de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol). La très puissante Fifa a déjà «suspendu» de nombreuses fédérations nationales, qui ont subi des pressions du pouvoir politique, leur interdisant toute participation à des compétitions régionales et internationales, même si, souvent, une simple mise en demeure permet de régler les différends. Au cours de la décennie passée, elle a ainsi suspendu les fédérations malgache, grecque, iranienne, irakienne, yéménite, kényane ou encore koweïtienne, la plupart du temps pour ingérence gouvernementale. Mercredi soir, Blatter avait déclaré qu'il s'agissait d'un «jour sombre» pour le football, après les heurts qui avaient éclaté après la première défaite de la saison d'Al-Ahly, un des meilleurs clubs d'Egypte, sur la pelouse d'Al-Masry (1-3), lors de la 17e journée du championnat. Des centaines de supporters d'Al-Masry, un club de Port-Saïd, avaient envahi le terrain et commencé à lancer des pierres et des bouteilles sur ceux d'Al-Ahly, une équipe du Caire, déclenchant les violences. Le dernier bilan fait état de 74 morts et de centaines de blessés. A l'occasion de son congrès extraordinaire, qui s'est achevé hier, la Conmebol doit notamment adopter un article déclarant inacceptable l'ingérence des gouvernements dans le football dans les 10 pays membres de la confédération.