Dans le cadre des préparatifs du séminaire interrégional sur la valorisation du tourisme culturel qui sera organisé à Kairouan, le 13 février, par la Chambre de commerce et d'industrie du Centre, en collaboration avec les ministères de la Culture et du Tourisme et les délégations régionales de l'ONA, du tourisme et de la culture de Sousse, de Monastir, de Mahdia et de Kairouan, une conférence de presse a réuni, le 9 février, les correspondants régionaux avec les organisateurs de cette manifestation. D'emblée, Messieurs Hassen Turki et Ridha Ajra, les deux vice-présidents de la Chambre, ont synthétisé les grandes lignes de ce colloque dont les travaux seront axés sur les communications suivantes : – La richesse de l'héritage du patrimoine kairouanais – Les nouvelles approches du tourisme culturel dans le centre du pays : l'exemple de Mahdia – Le patrimoine culturel et le tourisme à Sousse – La richesse du patrimoine et du tourisme à Monastir – Etude relative au tourisme environnemental et culturel – Le tourisme culturel à Kairouan : réalités et perspectives – L'artisanat et le patrimoine culturel: deux volets essentiels pour la promotion du tourisme culturel. Par la suite, les intervenants ont soulevé des questions inhérentes à l'absence d'une infrastructure adéquate et de projets fiables à même de contribuer au développement du tourisme culturel à Kairouan dont les monuments constituent les vestiges les plus marquants de l'école kairouanaise ayant inspiré et servi de modèle aux édifices construits dans tout le bassin occidental de l'Islam pendant des siècles. Considérée comme l'une des régions phares du pays en matière de richesses naturelles et de vestiges archéologiques, à l'instar des ruines romaines de Oueslatia et de Aïn Jloula, des sources thermales conseillées par les médecins, des vieux souks qui portent allègrement leurs sept siècles d'existence, des anciennes et spacieuses demeures avec leurs makhzens, aribas, citernes et caves, des zawiyas aménagées en musées, des prestigieuses villes de Sabra Al Mansourya et de Rakkada, de l'art équestre et de la gastronomie (makroudhs, keftagis, beignets, couscous à l'agneau, etc.), Kairouan a été marginalisée par les emblèmes de l'ancien régime. Comment donc développer, aujourd'hui, en cette période post-révolution, le tourisme culturel alternatif au tourisme de passage, surtout en l'absence d'incitations fiscales bien spécifiques ? Comment exploiter le patrimoine matériel dans les gouvernorats du Centre et rechercher des projets inventifs afin de les présenter aux investisseurs intéressés? Comment faire la différence entre tourisme et hôtellerie ? Comment faire face aux lobbies de certains hôteliers qui font la pluie et le beau temps en percevant des commissions illicites pour permettre aux marchands de glibettes et d'amandes, aux taxistes, aux parachutistes et autres artisans de travailler dans leur «territoire» ? Répondant à toutes ces interrogations, les intervenants de tous bords ont souligné l'urgence de valoriser davantage l'héritage patrimonial et de veiller à la diversification du produit culturel, surtout que le tourisme balnéaire souffre actuellement d'une stagnation. Notons que toutes les propositions et suggestions seront présentées aux responsables politiques qui assisteront, le 13 février, au colloque interrégional sur la valorisation du tourisme culturel.