L'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Utica), «préoccupée par les événements qui ont conduit à la décision de fermeture du site Leoni-Mateur- Nord», a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, «les pratiques irresponsables qui mettent en danger l'activité industrielle et la stabilité sociale du pays et aussi la crédibilité de l'action sociale». D'après l'Utica, «la décision de fermeture de l'usine Léoni à Mateur est à imputer au comportement personnel et irresponsable du représentant de l'Union des Travailleurs de Tunisie (UTT), Moonem Darragi, qui veut se mettre au-dessus de la loi et des règles de bonne conduite». Celui-ci privilégie, selon le communiqué de l'Utica, «le recours à la violence et à la menace aussi bien vis-à-vis des responsables de l'entreprise que des autres employés». Le patronat tunisien constate, par ailleurs, que «le conflit provoqué à Mateur ne relève aucunement de revendications sociales ni d'un quelconque blocage de négociations de la part de l'employeur». Pour rétablir la situation dans l'entreprise, l'Utica a affirmé qu'elle est en relation directe avec le Groupe Leoni, et s'est dite prête à participer à toute action constructive dans la perspective de trouver une solution. Elle a lancé, par ailleurs, un appel à toutes les parties (société civile de la région, autorités régionales et nationales (ministères de la Défense, de l'Intérieur, de l'Industrie et des Affaires sociales, partenaires sociaux), pour qu'elles se mobilisent et dénoncent ces agissements irresponsables en vue de rétablir un climat de travail serein dans la région. La partie syndicale estime pour sa part que «la décision de fermeture était une surprise», dans un communiqué signé par le secrétaire général du syndicat de l'usine Léoni à Mateur-Nord relevant de l'UTT, Moonem Darragi. «L'administration a décidé de fermer l'usine, sans avis préalable et sous de faux prétextes qui n'ont aucune relation avec les conditions de travail au sein de l'usine». Selon M. Darragi, «l'administration avait une intention implicite de délocaliser l'usine et de priver la région de Mateur de plus de 3000 emplois, et ce, à travers des provocations, des sanctions injustifiées contre les employés et aussi des menaces répétées de fermer le site».