Kairouan doit essentiellement sa réputation à ses beaux monuments historiques dont la Mosquée Okba, la plus importante pour l'histoire de l'architecture aghlabide. Elle n'étale pas uniquement le type de mosquée africain, mais elle représente le plus grand musée de chapitaux byzantins et romains. Et le visiteur ne peut qu'admirer les plus complètes collections de céramiques à reflets métalliques ornant le dessus du mihrab. Quant à la chaire en bois sculpté, la plus ancienne du monde arabo-musulman, elle reflète tout le génie du savoir-faire de l'artisan sculpteur. Avec ses splendides portes en cèdre du Liban, la salle de prière est envoûtante avec ses 17 nefs, ses 8 travées et une forêt de colonnes de marbre. Quant à la couverture du plafond, elle est faite en bois peint et sculpté et a fait l'objet de plusieurs réfections à travers les âges. En ce qui concerne les terrasses qui couvrent une superficie de 4.000 m2, on a procédé, dans les années 1960, à des actions de restauration avec des dalles en béton armé, sans tenir compte de la spécificité de l'architecture tradidionnelle des mosquées. Ceci a causé au fil des décennies, les surcharges sur les colonnades intérieures et a engendré des infiltrations d'eau de pluie au niveau des joints de dilatation de ces dalles. Or, on aurait dû restaurer les terrasses conformément aux traditions des matériaux utilisés, à savoir de la boiserie et des solives en bois, ce qui aurait pu alléger le fardeau sur les arts et les chapitaux. Il va sans dire qu'à chaque saison des pluies, les fidèles sont obligés de couvrir avec du plastique les nattes et les tapis pour les protéger. Et les agents de l'INP entreprennent, d'une façon périodique, des actions de réfection plutôt légères et sans pouvoir aller dans les profondeurs à cause des dalles, ce qui permet de limiter les dégâts et les infiltrations d'eau, comme cela s'est fait il y a quelques semaines.