NATIONS UNIES (Reuters) — La Turquie et le Brésil tentent de négocier un accord avec l'Iran dans le dossier nucléaire pour éviter à Téhéran de se voir imposer de nouvelles sanctions par l'ONU, ont rapporté hier des diplomates occidentaux. La Chine et la Russie ont accepté à contrecœur de rejoindre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne à la table des négociations pour rédiger une résolution qui imposerait à l'Iran un nouveau train de sanctions en raison de son programme nucléaire. Selon des diplomates onusiens, Pékin et Moscou sont prêts à accorder le temps nécessaire au Brésil et à la Turquie pour relancer un accord. Les diplomates occidentaux ont fait part de leur mécontentement face à un processus qui pourrait retarder le vote sur les sanctions à New York. Washington misait sur la finalisation du texte avant la conférence du Traité de non-prolifération des armes nucléaires qui s'ouvre demain aux Nations unies. Les diplomates, qui ont tous requis l'anonymat, ont indiqué que le Brésil et la Turquie, membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, négociaient une contre-offre iranienne à la proposition de l'ONU. Le protocole initial, présenté par l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), prévoyait le transfert d'uranium iranien faiblement enrichi vers la Russie, puis la France pour y être conditionné. L'uranium enrichi devait ensuite être rendu aux Iraniens pour servir dans un réacteur à des fins médicales. Après en avoir accepté le principe, Téhéran a finalement refusé cette offre. Le Brésil et la Turquie avaient déjà proposé leurs efforts de médiation dans le bras de fer qui oppose l'Iran et l'Occident. Les grandes puissances soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous le couvert d'un programme énergétique civil. Téhéran réfute ces accusations et affirme son droit "irréversible et inaliénable" à l'accès au nucléaire. Si les ambassadeurs occidentaux ont fait part de leur scepticisme face à l'initiative du Brésil et de la Turquie, ils ont assuré qu'ils ne s'opposeraient pas à la volonté de la Russie et de la Chine. Brasilia et Ankara ont fait part de leurs réticences à soutenir un nouveau train de sanctions contre Téhéran. Mais selon un diplomate, en cas d'échec de leur initiative, ils pourraient voter en faveur des sanctions. Pour être adoptée, une résolution du conseil doit recueillir neuf voix en sa faveur et ne pas être bloquée par un veto.