Le Temps-Agences - L'Iran, serait proche de se doter des moyens de fabriquer la bombe atomique, ont averti les Etats-Unis à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). "L'Iran est désormais très proche d'avoir, ou a déjà, suffisamment d'uranium faiblement enrichi pour produire une bombe nucléaire, s'il était décidé de l'enrichir encore de façon à obtenir une qualité militaire", a déclaré le nouveau délégué américain, Glyn Davies, devant l'exécutif de l'agence à Vienne. "Nous craignons fort que l'Iran ne cherche, au minimum, à conserver l'option nucléaire militaire", a souligné le diplomate, en précisant que Wasington restait ouvert au dialogue avec Téhéran, comme l'a proposé le président Barack Obama. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a annoncé mardi que le paquet de propositions iranien avait été "remis à jour" et devait être remis hier au groupe réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) -- Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne -- ainsi que l'Allemagne. Il a ajouté que ces propositions permettraient de créer "une nouvelle opportunité pour des discussions en vue d'une coopération mutuelle". Le directeur général de l'AIEA, l'Egyptien Mohamed ElBaradei, a pour sa part appelé l'Iran a saisir l'offre de dialogue "sans condition préalable" présentée par la nouvelle administration américaine, jugeant que Téhéran ne "peut pas" la refuser. Dans son dernier rapport, l'AIEA a établi que Téhéran avait déjà produit "au minimum 1.430 kg d'hexafluoride d'uranium faiblement enrichi (UF6)", a rappelé le diplomate américain. Au printemps, l'Iran avait été crédité par l'agence d'un stock de 1.339 kg. D'après les experts, il faut entre 1.000 et 1.700 kg de ce type d'uranium pour produire l'uranium hautement enrichi nécessaire pour une seule bombe atomique. L'Iran nie avoir des visées nucléaires militaires et a rejeté toute idée de gel de ses activités d'enrichissement, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens, dont trois assorties de sanctions. Dans son dernier rapport, l'AIEA a relevé que Téhéran avait réduit sa production d'uranium enrichi et exploité cet été 4.592 centrifugeuses d'enrichissement d'uranium, soit 328 de moins qu'au printemps. Son parc est passé à 8.308 appareils, soit un millier de plus qu'auparavant. La réduction de la production pourrait cependant, selon des diplomates occidentaux, être due à des pannes.