• L'Office des terres domaniales a jugé utile d'ouvrir, le 8 mars à Tunis, son premier espace consacré à la vente des produits agricoles du producteur au consommateur •Le coût de la production a eu un impact direct sur les prix de vente sans compter les infractions enregistrées Certains intervenants dans le circuit commercial profitent de la perturbation de la situation sociale dans le pays pour augmenter les prix ou distribuer en petites quantités certains produits agricoles pour faire plus de bénéfices.En effet, certains produits – comme les piments, les tomates et les oignons – sont vendus dans certaines zones de production à un prix abordable par les agriculteurs. Arrivés sur les étalages des marchés, ces produits ne sont plus à la portée des consommateurs à revenu moyen dans la mesure où les prix sont revus à la hausse. Certes, chaque intervenant dans le circuit de production et de distribution a le droit d'avoir un bénéfice en contre-partie des prestations fournies. Mais il n'est pas toléré d'augmenter les prix de façon illicite en faisant fi de la réglementation en vigueur. D'ailleurs, les opérations de contrôle ont relevé plusieurs infractions auprès des commerçants. Celles-ci ne concernent pas uniquement la hausse illicite des prix, mais aussi le défaut d'affichage des prix et la non-présentation des factures d'achats pour des raisons diverses. Et ce sont les consommateurs qui paient le prix fort pour pouvoir s'approvisionner en produits de base. La Tunisie a opté pour la liberté des prix qui sont fixés sur la base de l'offre et de la demande sauf pour certains produits de base dont les prix sont fixés par l'Etat, et ce, pour pouvoir préserver le pouvoir d'achat des catégories faibles. Entente interdite selon la réglementation Cependant, la loi de l'offre et de la demande ne doit pas servir de prétexte pour pratiquer des prix très élevés. De plus, un tour dans les marchés de Tunis permet de constater que les différents commerçants s'entendent pour afficher un même prix pour un produit donné. Or, cette pratique d'entente est interdite selon la réglementation en vigueur. Certains produits de qualité médiocre – comme les pommes de terre, les pommes, les oranges – sont vendus à bas prix. Une fois rentré chez lui, le consommateur constate que les trois quarts du produit acheté ne sont pas propres à la consommation. Certains intervenants – parmi les intermédiaires et les commerçants – travaillent en respectant la loi en vigueur dans le cadre de la transparence des transactions. Il n'est pas question donc de généraliser ou de porter un jugement défavorable sur tous les intervenants. Seules les opérations de contrôle et les observations des consommateurs sont en mesure de détecter les contrevenants qui ne tiennent pas compte du pouvoir d'achat des citoyens à revenu limité ou moyen et pratiquent toute forme de spéculation pour faire des bénéfices, quitte à augmenter les prix. D'ailleurs, certains consommateurs préfèrent se déplacer vers les lieux de production pour acheter une partie de leurs besoins directement du producteur à prix relativement bas. Le coût du transport du produit du point de vente vers les marchés se répercute aussi sur le prix de vente. Face à la montée vertigineuse des prix, l'Office des terres domaniales (OTD) a jugé utile d'ouvrir, le 8 mars à Tunis, son premier espace consacré à la vente des produits agricoles du producteur au consommateur. Cette méthode constitue l'une des solutions appropriées pour réduire les prix de vente. Ces points de vente dans la consolidation devraient rationaliser les prix surtout ceux qui concernent les produits de base comme les pommes de terre, l'oignon, les piments, les tomates... Le point de vente ouvert – et qui pourrait être généralisé à d'autres zones – a permis de proposer plusieurs produits dont les œufs, les viandes blanches, l'huile d'olive biologique, les pommes de terre et le miel. La gamme des produits pourrait être élargie pour que les consommateurs puissent acheter ce dont ils ont besoin à prix abordables. Les points de vente du producteur au consommateur pourraient être considérés comme un catalyseur pour les autres points de vente répartis à travers toutes les régions. L'Office devrait ouvrir d'autres points de vente similaires à l'intérieur du pays. Le coût de la production a, néanmoins, eu un impact direct sur les prix de vente. Les prix des intrants et des matières premières et les conditions climatiques défavorables caractérisées par des pluies diluviennes dans certaines régions ont endommagé nombre de parcelles agricoles, ce qui a obligé les agriculteurs – dont certains font face à des problèmes d'endettement – à demander l'aide du ministère de l'Agriculture pour pouvoir reprendre leurs activités.