• Sit-in ouvert depuis plus d'un mois Que se passe-t-il à l'hôpital universitaire Hédi-Chaker à Sfax ? Le sit-in ouvert, qui a commencé il y a plus d'un mois, a paralysé les activités de l'administration de l'hôpital qui s'est trouvée obligée de diriger cette institution, à distance, depuis la direction régionale de la santé à Sfax. Le directeur de l'hôpital, M. Jamel El Hakim, nommé il y a six mois, a été interdit de rejoindre son bureau à l'hôpital. Accompagné de ses adjoints, il essaie depuis plus d'un mois d'assurer le fonctionnement ordinaire de cette institution sanitaire dans des conditions difficiles. Contacté, il a expliqué les raisons de cette crise qui a trop duré au détriment de la bonne marche de l'hôpital mais aussi au détriment des prestations sanitaires fournies aux malades. Les problèmes ont commencé, précise-t-il, lorsque la direction de l'hôpital a affiché une note ordinaire parvenue de la Confédération générale des travailleurs tunisiens et adressée aux adhérents du syndicat de base relevant de cette organisation patronale. Les membres du bureau du syndicat de base de l'hôpital Hédi-Chaker, relevant de l'Ugtt, ont considéré que ce comportement est illégal, puisque de leur avis, le syndicat de la Cgtt n'existe pas réellement. Or, la direction de l'hôpital ne partage pas cet avis, précisant que l'affichage de cette note a eu lieu après toutes les vérifications nécessaires. Par ailleurs, la direction de l'hôpital est obligée de traiter avec toutes les organisations syndicales reconnues par l'Etat sans exclusion. L'affichage de cette note, insiste le directeur général de l'hôpital universitaire Hédi-Chaker, n'est pas une prise de position ni contre l'Ugtt ni en faveur de la Cgtt. C'est un comportement ordinaire qui s'inscrit dans le cadre du respect de toutes les organisations syndicales reconnues par l'Etat mais également un respect aux droits des travailleurs de choisir librement leurs représentants syndicaux. La direction générale de cet hôpital dénonce également certains dépassements de la part des membres du syndicat relevant de l'Ugtt. Des dépassements tous azimuts qui sont contraires à l'action syndicale et sujets à des poursuites judiciaires : violence verbales et corporelles répétitives à l'encontre des cadres administratifs, abus de pouvoir, vol et non-respect des supérieurs hiérarchiques de la part de certains ouvriers et cadres paramédicaux... Promotion bloquée En revanche, la partie syndicale concernée voit les choses autrement. Le secrétaire général des agents de la santé à l'hôpital Hédi-Chaker, M. Mohamed Mosrati, a affirmé qu'il s'agit d'un sit-in symbolique qui respecte la continuité du travail au sein de l'institution sanitaire. Il a relevé que le directeur général de CHU Hédi-Chaker n'a pas pu assurer la neutralité de l'administration dans ses rapports avec les représentants syndicaux des travailleurs. Il a ainsi alloué les moyens administratifs pour rendre service à une organisation syndicale au détriment de l'autre. Ce même responsable, ajoute M.Mosrati, a annulé la tenue des élections des membres des commissions paritaires, prévues le 23 février dernier. C'est ainsi que la promotion de 300 ouvriers a été bloquée au moment où le directeur général de l'hôpital a procédé à la promotion de certains cadres administratifs de son propre gré. Ainsi, le sit-in symbolique observé depuis plus d'un mois à l'hôpital universitaire Hédi-Chaker et maintenu tant que ces problèmes ne seront pas résolus.