Pour rester en tête, le résultat prime. Il est plus difficile de rester en tête du classement que de se fondre dans la cour des grands. Car il s'agit plus de jouer sans pression et d'impressionner par la manière et le résultat. Le vrai défi des Marsois est de pouvoir tenir tête aux quatre grands clubs avec un effectif loin d'être pléthorique. Il est curieux de voir s'ils pourront tenir le souffle jusqu'au bout, alors que nous ne sommes qu'à la moitié du chemin. Jeudi dernier, les «Vert et Jaune» ont trébuché devant le tenant du titre, en concédant leur première défaite de la saison. Une déconvenue qui aurait pu être le tournant de la saison en étant le début de la fin d'une belle aventure que vit le club depuis le début de la saison. L'équipe avait donc besoin de réagir contre le Club Africain. Le résultat primait. Traiter d'égal à égal avec les Clubistes pour trébucher à l'ultime minute de la rencontre, comme ce fut le cas face à l'EST, aurait été un scénario catastrophique. La mission de Bilel Ben Messaoud et de ses camarades était compliquée : ramener un résultat positif quelles que soient les dispositions de l'adversaire. Gérer est un art S'il y a un enseignement majeur à retenir de la prestation des banlieusards dimanche, c'est qu'ils ont gagné en maturité. Ils savent développer leur style de jeu habituel, garder leur rythme et, surtout, gérer l'adversaire. Après des débuts équilibrés et non sans danger qui pouvait émaner d'un côté comme de l'autre, les poulains de Gérard Buscher ont cueilli les fruits de leur manière de procéder. En menant des contres sur les couloirs avec comme initiateurs les ailiers Hmizi et Mansouri, appuyés des fois par les arrières Khalfi et Hichem Jebali, la défense clubiste a fini par commettre l'erreur fatale. Missaoui a pu, grâce au concours de ses camarades, s'infiltrer dans la zone de réparation adverse, créer le danger et provoquer un penalty. A partir de la 38', les banlieusards ont mené au score, mais également joué en supériorité numérique. Ils auraient dû creuser l'écart, néanmoins par un deuxième but assassin. Mais la manière des Marsois n'a pas été sans défaillance. Autant ils créaient le danger sur les couloirs grâce aux lignes rapprochées et les incursions rapides de Ben Messaoud, Khalfi, Hmizi et Mansouri, autant le flanc gauche a constitué le maillon faible de la défense. Klaï à la rescousse L'entraîneur marsois a vite compris que son dispositif était amputé sur le couloir gauche. C'est que Mansouri, dont le jeu est plus porté vers l'offensive, n'a pas constitué un bon premier rideau défensif pour l'arrière Khalfi. Buscher a donc eu recours à Riadh Klaï qui a suppléé Mansouri à la 56'. Dès lors, l'équilibre a été retrouvé, mais c'était un peu tard, puisque le Club Africain venait de revenir au score. Il fallait donc gérer le reste du temps en cherchant à faire match nul. Il était évident que, malgré leur infériorité numérique, les Clubistes étaient capables de prendre l'avantage grâce à Youssef Mouihbi, dangereux à souhait. Face au CA, les Marsois ont fait l'essentiel en ramenant un point précieux d'El Menzah. Un résultat positif qui leur permettra de se booster le moral.