Les partis politiques et les composantes de la société civile ont poursuivi la dénonciation des agressions qui ont eu lieu, avant-hier, contre les manifestants, à l'avenue Habib-Bourguiba, à l'occasion de la célébration de la fête des Martyrs. Dans leurs déclarations rendues publiques, hier, ces partis et composantes de la société civile ont dénoncé les agressions des forces de l'ordre contre les citoyens, en leur interdisant de manifester pacifiquement sur l'avenue Habib-Bourguiba. Dans ce contexte, le Conseil de l'Ordre national des avocats a exprimé sa solidarité avec les manifestants agressés, appelant le ministre de l'Intérieur à renoncer à l'application de la décision interdisant les manifestations sur l'avenue Habib-Bourguiba, et à ouvrir une information judiciaire sur ces agressions. De son côté, l'Union des travailleurs de Tunisie(UTT) a fermement condamné la décision du ministre de l'Intérieur, considérant que le recours à la violence par les forces de l'ordre était «injustifié». L'UTT appelle, à ce propos, les constituants à assumer leurs responsabilités et à prendre des mesures immédiates et appropriées permettant d'éviter que de telles pratiques se reproduisent et qui sont contraires aux principes de la révolution de la dignité. Par ailleurs, le Parti socialiste de gauche (PSG) a affirmé que ces agressions procèdent d'une volonté express du mouvement Ennahdha de museler la marge de liberté acquise par le peuple tunisien, estimant que ces pratiques ressemblent à celles du régime de Ben Ali. Le PSG appelle, à ce propos, le ministre de l'Intérieur à renoncer à sa décision d'interdire les manifestations sur l'avenue Habib-Bourguiba afin «d'éviter la tension inutile». Pour sa part, le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) (groupe Khaskhousi) a dénoncé les agressions contre les citoyens et les représentants de la société civile, considérant que l'intérêt national n'est pas un jeu de pouvoir ou partisan mais plutôt au service de l'intérêt général illustré par un dialogue national global. Dans le même contexte, le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) a condamné les «agressions sauvages» menées par les forces de l'ordre, appelant à traduire devant la justice les personnes responsables de ces actes. Il a appelé la Constituante, seul et unique pouvoir légitime, à assumer sa responsabilité et à prendre les mesures nécessaires à l'égard du gouvernement et du ministre de l'Intérieur, mettant en garde contre la gravité de la conjoncture que vit la Tunisie.