Une grève générale a paralysé, hier, la vie économique et sociale, dans la délégation d'El Guettar (gouvernorat de Gafsa), pour revendiquer «des opportunités d'emploi au sein de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et la réalisation de la cimenterie». La correspondante de l'agence TAP dans la région a constaté que tous les services administratifs et publics sont paralysés, à l'exception du service des urgences de l'hôpital local de la ville. Les cours ont été interrompus dans les écoles primaires, les collèges et les lycées, alors que tous les commerçants ont baissé leurs rideaux. En outre, le blocage de la route nationale 15 vers Gabès se poursuit au niveau du centre-ville. Les protestataires demandent la libération des 11 jeunes arrêtés au cours des deux derniers jours et accusés d'avoir participé à l'incendie du poste de police de la ville et aux pillages. Des mouvements de protestation et des actes de violence ont éclaté, depuis samedi, dans la délégation d'El Guettar, à la suite de la proclamation des résultats du concours pour le recrutement d'agents d'exécution à la CPG, à Medhilla. Les protestataires considèrent que la délégation a «été délaissée par le programme de recrutement de la compagnie». Les forces de sécurité intérieure étaient intervenues en utilisant les gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires dont certains sont suspectés d'avoir incendié le poste de police et celui de la garde nationale, ainsi qu'un bus de transport du personnel de la CPG et du Groupe chimique tunisien (GCT) d'El Guettar vers le site de Medhilla. Un syndicaliste d'El Guettar, Jamel Chaïchaa, a indiqué que cette grève à l'appel des citoyens de la délégation va se poursuivre jusqu'à ce que le gouvernement provisoire traite sérieusement leurs revendications». «Au lieu d'envoyer des signaux positifs concernant les dossiers de l'emploi et du développement, le gouvernement a choisi la solution sécuritaire et l'arrestation des protestataires», a-t-il ajouté.