BOMBAY (Reuters) — L'accusation a requis la peine de mort hier pour un Pakistanais reconnu coupable la veille d'avoir participé à l'attaque de Bombay par un commando islamiste en novembre 2008. Mohammad Ajmal Kasab, seul survivant des membres de ce commando, est poursuivi pour 86 chefs d'inculpation, dont ceux de guerre contre l'Inde et de meurtres. La défense a plaidé pour la prison à perpétuité, arguant de la jeunesse de l'accusé et affirmant qu'il se trouvait au moment des faits dans un état de stress mental et émotionnel extrême. La condamnation sera rendue demain et l'accusé risque la pendaison. "La manière de provoquer la mort démontre une totale dépravation. Il ne s'agit pas d'un criminel ordinaire. Il constituerait un danger pour la société s'il était autorisé à continuer à vivre", a estimé le procureur, Ujjwal Nikam. Il s'agit du premier verdict rendu par la justice indienne à la suite de l'attaque qui a mis à mal les relations déjà fragiles entre l'Inde et le Pakistan. Au moins 166 personnes ont été tuées dans ces attaques perpétrées par dix Pakistanais en plusieurs endroits de Bombay, dont deux hôtels de luxe et un centre communautaire juif. Un enregistrement vidéo montrait Kasab, armé d'un fusil d'assaut AK-47 et portant un sac, circulant dans la gare centrale de Bombay, a rappelé le ministère public. Près de 60 personnes avaient été abattues dans la gare, bondée au moment des faits. 38 inculpés Blessé par la police, Kasab avait été interpellé lors de la première nuit des attaques qui avaient duré trois journées. Il avait dans un premier temps reconnu son rôle dans les violences avant de se rétracter et d'affirmer qu'il avait été victime d'une machination. Deux ressortissants indiens, accusés d'appartenir au groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taiba (LeT) et d'avoir assuré des opérations de reconnaissance, ont été acquittés. La justice indienne a inculpé au total 38 personnes, vivant pour la plupart au Pakistan. Vingt d'entre elles ont été également reconnues coupables de complot lundi, dont le fondateur du LeT, Hafiz Mohammad Saeed. Ces violences avaient entraîné une rupture des négociations de paix entre le Pakistan et l'Inde, New Delhi exigeant qu'Islamabad s'attaque au problème des rebelles vivant sur son territoire. Les chefs des gouvernements indiens et pakistanais se sont rencontrés la semaine dernière au Bhoutan, en marge d'un sommet réunissant les dirigeants des pays asiatiques. Les deux Premiers ministres ont exprimé le souhait de parvenir à une normalisation des relations entre les deux pays. Les experts estiment que la décision de justice rendue lundi n'est pas de nature à entraver ce processus de réchauffement diplomatique.