Lancé en 2008, puis amendé et modifié en 2009 pour être, enfin, réactualisé au lendemain de la révolution, le Programme Environnement-Energie (PEE) se fixe, aujourd'hui, des objectifs les plus recherchés : protection du milieu naturel tout en sensibilisant les intervenants et toutes les populations à la nécessaire consommation énergétique rationnelle. Sa devise qui correspond à son identité visuelle est «Plus d'environnement, moins d'énergie». Un slogan qui ne signifie nullement l'adoption de la première donne au détriment de la deuxième, mais plutôt il se comprend dans un cadre logique prenant ce tandem environnement-énergie pour fondements incontournables du développement économique durable. Financé par l'Union européenne à hauteur de 33 millions d'euros, soit le double ou presque en dinars tunisiens, le PEE, après avoir marqué le pas deux ans après la signature, en 2008, d'un contrat de financement avec le gouvernement tunisien, en raison d'une politique nationale assez molle en la matière, se voit reprendre de plus belle pour se poursuivre jusqu'en 2016. Piloté par les ministères de l'Environnement et de l'Industrie, en coordination avec celui de l'Investissement et de la Coopération internationale, le programme en question vise à apporter aux institutions et organismes concernés, ainsi qu'aux entreprises et investisseurs privés, l'assistance matérielle et technique requise. Il s'agit, en quelque sorte, d'un accompagnement soutenu de l'œuvre de développement intégral de la Tunisie, de plus en plus focalisé sur l'association, en toute synergie, de la sauvegarde de l'environnement et la maîtrise de l'énergie. L'objectif, certes, est de recentrer le débat autour des problématiques et préoccupations environnementales et énergétiques constatées à l'échelle locale et nationale, afin de concentrer les efforts et les actions vers une nouvelle stratégie sectorielle pragmatique qui doit tenir compte des vrais défis et enjeux du développement durable. Cette démarche intégrée nécessite une approche de coopération participative impliquant toutes les composantes de la société civile, dont notamment les médias, sur lesquels l'on devrait beaucoup compter. C'est pour toutes ces raisons que ce programme (PEE) a organisé, hier au parc Ennahli, un atelier de sensibilisation Médias sur l'approche de communication dans le domaine environnement-énergie. Un message clair est adressé à tous les médias pour qu'ils prennent leurs responsabilités quant à la conscientisation et l'ancrage des valeurs de l'éco-citoyenneté et l'économie d'énergie pour inciter les entreprises à produire propre. Ce rôle médiatique est de taille, dans la mesure où tous les acteurs intervenants agissent mutuellement et de manière interactive. Communication environnementale Présentant, projection à l'appui, le PEE, ses composantes, son contenu, ses objectifs, les cibles et la chronologie de ses différentes actions dont la réalisation couvre la période 2010- 2014, M. Stefano Corrado, responsable auprès de la délégation de l'UE en Tunisie, chargé dudit programme, n'a pas mâché ses mots pour faire valoir le rôle capital des médias en matière de communication environnementale. «C'est une occasion, pour nous, de faire connaître les interventions de l'UE en Tunisie sur ce plan, mais aussi pour sensibiliser les médias aux questions environnementales, à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables», souligne-t-il. Et d'ajouter, «on est là pour soutenir la politique tunisienne en la matière sans intervenir sur ses choix et orientations générales, mais de lui faire montrer quelles sont les pratiques et les méthodes adoptées en Europe depuis déjà une trentaine d'années dans ce domaine et voir si ces modèles européens viennent répondre aux besoins de la Tunisie.. ». Dans ce sens, M. Corrado a insisté sur l'impératif, dans cette nouvelle étape post-révolutionnaire, d'intégrer les aspects environnement et énergie dans tous les secteurs d'activités. De son côté, M. Mounir Romdhani, responsable contrats, financement et monotoring au sein du PEE, et du suivi de l'exécution du contrat de communication du programme, nous a expliqué que l'approche communication environnementale a été sous-traitée par une agence spécialisée pour faire connaître le programme à travers une large campagne de sensibilisation à l'intention du public cible. Volet assistance institutionnelle et financière, le responsable national dudit programme, M. Slim Belkahia, n'a pas tari d'éloges sur la portée de ce programme Environnement- Energie et son apport considérable dans la promotion des entreprises et le renforcement des capacités d'investissement en la matière. Côté avantages incitatifs, il s'agit de mettre en exergue l'appui du PEE aux fonds de dépollution (Fodep) et de maîtrise d'énergie, à la bonification de la ligne de crédits accordée aux promoteurs et au renforcement des capacités des agences exécutrices du PEE. A savoir l'Agence nationale de protection de l'environnement (Anpe), l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal), le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet) et l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (Anme).