• Les entreprises tunisiennes tablent sur un milliard de dinars d'exportation vers l'Afrique subsaharienne, contre 600.000 dinars réalisés en 2012 Avec un milliard de consommateurs, un taux de croissance moyen de 5% et une population jeune, dont 43% ne dépassent pas les 15 ans, l'Afrique se positionne comme une nouvelle destination pour les affaires. Toutefois, les exportations tunisiennes demeurent limitées à quelques produits et sur des marchés classiques. Les recettes de 600.000 dinars sont réalisées principalement sur l'Ethiopie qui joue le rôle d'une plateforme commerciale de toute la région de la Corne de l'Afrique et quelques pays de l'Afrique de l'Ouest. Ainsi, il est naturel de s'interroger: qu'avons-nous fait pour bénéficier de l'essor des marchés africains? Surtout que tous les pays, qu'ils soient avancés, émergents ou en voie de développement, sont en concurrence pour se tailler une place de choix sur ces marchés prometteurs, dont certains sont tout simplement vierges. Les flux d'investissements témoignent de l'importance accordée à cette région du monde. Le Centre de promotion des exportation (Cepex) a organisé, hier, au siège de la Maison de l'Exportateur, une journée d'étude pour débattre des opportunités et des difficultés que rencontrent les entreprises qui se lancent à la conquête des marchés africains. Le P.-d.g. du Cepex, Abdellatif Hmam, a relevé qu'il est temps de se pencher sur la recherche de bonnes formules pour conquérir ces marchés. D'où l'objectif de la journée : «Permettre aux entreprises présentes d'arrêter un agenda précis et un plan exécutif pour un ou plusieurs marchés». Par le biais de leurs programmes, les opérateurs privés adresseront un fort message au gouvernement en place en vue de consolider leurs efforts de prospection et d'évolution sur ces marchés. Représentant les exportateurs, M. Taoufik Mlayeh a rappelé qu'ils tablent sur un milliard de dinars d'exportation vers l'Afrique subsaharienne, contre 600.000 dinars réalisés en 2012. Selon l'exportateur, cet objectif est largement réalisable à condition que toutes les parties prenantes concentrent leurs efforts sur quelques marchés cibles. La méthodologie qu'il propose est aussi simple et qu'efficace. D'abord, il privilégie un classement des pays selon leur intérêt économique pour fixer, en l'occurrence, les actions prioritaires à mener. Ensuite, il propose de mettre à la disposition de ces pays cibles des crédits pour l'achat des produits et services tunisiens. Pour fluidifier le trafic, il est obligatoire de multiplier les liaisons aériennes et maritimes avec les destinations africaines. Par ailleurs, sur le plan diplomatique, il préconise l'intensification de la présence des missions tunisiennes dans les pays africains. Mieux encore, «faire appel à des opérateurs privés ou à des cadres des institutions spécialisées dans le commerce extérieur pour les fonctions des attachés commerciaux est une alternative défendable», propose-t-il. L'Uemoa, une destination de choix A cette occasion, un expert a présenté une étude qui identifie les opportunités, les scénarios possibles, les recommandations ainsi que les caractéristiques des pays de la zone de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). La méthodologie consiste à recouper les atouts de l'offre tunisienne en produits et services avec les attraits de ces pays en termes de demandes de ces marchés. Ainsi, les services d'ingénierie, d'enseignement ainsi que les TIC sont très demandés par ces pays. Pour ce qui est des biens, outre les produits de l'agroalimentaire, la Tunisie pourra exporter les médicaments, le papier hygiénique et les composantes électriques. Formée de huit pays et de 100 millions d'habitants, cette zone dépense une enveloppe de 25 millions de dollars pour les importations. Sur ces marchés, si les gros investisseurs, américains, européens ou encore asiatiques, ont franchit d'énormes étapes, les réalisations d'autres pays, à l'instar du Maroc ou de la Turquie, restent comparables à ceux de la Tunisie qui peut tabler sur 2% d'exportations sur ces pays à l'horizon de 2016. Toutefois, d'énormes obstacles entravent l'accès à ces marchés. L'expert a énuméré les défauts relatifs à «la logistique, aux coûts du transport, aux liaisons aériennes, au financement, au transfert d'argent, à la couverture des assurances ainsi qu'aux procédures douanières contraignantes pour les exportateurs». Sur ces marchés, les droits de douane élevés sont de nature à dissuader tout exportateur. A cet effet, l'un des responsables du Cepex a rappelé qu'un accord a été signé avec cette union et que sa mise en vigueur est encore en instance.