• Un responsable Energie au ministère du Transport pour assurer le suivi de la consommation dans toutes les sociétés sous tutelle Des potentialités d'économie d'énergie sont possibles moyennant une meilleure gestion du parc des véhicules qui ne cesse d'évoluer d'une année à l'autre, et ce, en application d'une stratégie de maîtrise de l'énergie. Comme l'a si bien souligné Mme Noura Laroussi Ben Lazreg, directrice générale de l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie (Anme) – lors du séminaire sur « les Ntic : un atout pour l'amélioration des performances énergétiques de la flotte, organisé mercredi à Tunis –, il est devenu possible, aujourd'hui, d'utiliser les technologies d'information et de communication en vue de maîtriser la consommation d'énergie au niveau du transport qui constitue le deuxième consommateur de l'énergie finale après l'industrie. Selon M. Abdekarim Harouni, ministre du Transport, les technologies numériques peuvent être utilisées en vue de contrôler le trafic des véhicules dans le but de maîtriser la consommation d'énergie. «Mais les moyens matériels, aussi importants soient-ils, ne sont pas suffisants. La contribution des ressources humaines et particulièrement des responsables est essentielle dans ce sens». Une hémorragie en ressources énergétiques est enregistrée depuis des années dans le secteur du transport. «J'ai constaté cet état de fait dès que j'ai pris mes fonctions au ministère, précise l'orateur. D'où la décision prise d'arrêter cette hémorragie d'autant plus que les prix des hydrocarbures sur le marché mondial ne cessent d'évoluer». Option pour le transport collectif L'une des entreprises de transport, en l'occurrence, la Société de transport de Kairouan, a pourtant pris les dispositions nécessaires en vue de maîtriser sa consommation d'énergie. La stratégie mise en place a donné des résultats positifs, ce qui encourage sa généralisation aux autres sociétés de transport comme proposé par le ministre qui a mis en exergue l'importance de la décision politique dans ce domaine. Actuellement, le transport collectif n'assure que 30% du transport, alors que le transport par les voitures individuelles accapare les 70% restants. Cela a pour conséquences : des problèmes de pollution de l'air, un nombre croissant d'accidents, en plus d'une surconsommation énergétique. «Il est nécessaire d'encourager le transport collectif sous toutes ses formes comme le bus, le train, le taxi et le louage, soutient le ministre, en améliorant les prestations offertes aux usagers». Il s'est avéré que, par le passé, chaque ministère travaillait à part, ce qui a donné lieu à une infrastructure de transport éparpillée dans le domaine des ports, aéroports, stations de transport terrestre, ce qui constitue un vrai problème de coordination et de cohérence. D'où une stratégie à mettre en place pour une meilleure complémentarité entre tous les modes de transport, maritime, aérien et terrestre. «Les responsables de certaines sociétés de transport trouvaient normal que celles-ci soient déficitaires, dans la mesure où c'est l'Etat qui va payer le manque à gagner, explique M. Harouni. Or, d'autres sociétés font des efforts pour avoir des résultats positifs, ce qui donne l'occasion à l'Etat de ne pas mettre de l'argent pour combler le déficit. On était donc en train de récompenser les responsables qui ne font pas d'effort d'économie et de pénaliser les autres qui font des résultats positifs. Une telle situation doit changer pour encourager les responsables dont le bilan est positif et pour changer les autres ». Tenir compte des indicateurs Désormais, un directeur général dans une société de transport est appelé à rendre des comptes et à donner des explications sur différentes irrégularités. Un responsable qui a fait des efforts pour réaliser un bilan positif a le droit d'être encouragé. A noter que le ministère a procédé récemment au changement du directeur général de l'Agence tunisienne du transport terrestre. Le ministre a indiqué qu'un responsable énergie sera mobilisé dans le ministère pour se consacrer totalement au suivi de la consommation de l'énergie dans les différentes sociétés en vue de prendre compte des indicateurs et d'interroger les responsables en cas de besoin. Pour sa part, M. Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie, a indiqué que la maîtrise de l'énergie est l'une des priorités du ministère, expliquant l'utilité de généraliser le poste du responsable énergie dans tous les ministères «même si l'on constate une résistance au changement au début». D'autant plus que dans certains ministères, la consommation d'énergie est abusive. Pourtant, les ressources énergétiques en Tunisie sont très limitées et les prix élevés oscillent entre 123 et 125 dollars le baril. Cela a des impacts directs sur le budget de l'Etat qui peut consacrer le montant économisé à la création de postes d'emploi dans les régions. «L'activité économique doit rester dynamique et rentable en diminuant le coût et en rationalisant l'utilisation de l'énergie», ajoute l'orateur. Le secteur du transport a, cependant, un rapport avec les autres secteurs économiques. L'utilisation des réseaux de communication permet de faciliter le déplacement des produits des centres des lieux de production vers les centres de consommation. Le transport consomme jusqu'à 1,9 million de tonnes d'énergie. Les prévisions tablent sur une consommation de 5 millions de tonnes équivalent pétrole (pet) en 2030 pour occuper la première place avant l'industrie. Le ministre a rappelé les divers programmes réalisés comme celui de l'audit énergétique obligatoire pour les entreprises énergivores qui a permis d'effecteur 34 audits et de conclure 44 contrats-programmes avec un investissement de l'ordre de 15 MD. Des audits énergétiques concernent aussi les sociétés de transport ferroviaire et maritime dans le cadre de la coopération internationale.