• Du 11 au 13 mai, Journées nationales du patrimoine judéo-tunisien. Composante importante de notre histoire, influencé par elle et l'influençant de manière si imbriquée qu'il est difficile de définir ce qui appartient à l'une et à l'autre, le patrimoine judéo-tunisien est une réalité sociale et culturelle que l'on ne cerne pas toujours. Et qui mérite d'être mieux connue. Une association se créait récemment, se donnant pour mission la sauvegarde et la réhabilitation de ce patrimoine : Dar Al Dhikra, née au mois de février dernier, et qui a déjà de nombreuses actions à son actif. C'est ainsi que cette toute jeune association culturelle a organisé des conférences, des expositions, a créé un site internet et a publié un premier ouvrage : Une mémoire et des hommes. Ces jours-ci, Dar Al Dhikra organise, à l'occasion du Mois du patrimoine, et au lendemain de la Ghriba qui, elle aussi, est un moment fort de notre patrimoine, les Journées nationales du patrimoine judéo-tunisien, et ce, du 11au 13 mai . Ces journées se déroulent au cœur de la Médina, au club Tahar-Haddad. Dans cet espace emblématique d'une Tunisie plurielle, on présentera, pour la première fois, l'art et la culture des juifs de Tunisie comme partie intégrante de notre patrimoine national. De cette culture plurimillénaire, on découvrira, ou retrouvera, la musique, au cours de concerts ou de récitals, l'art plastique, au rythme d'expositions d'artistes talentueux, vivant en Tunisie, ou ayant toujours plaisir à la retrouver, la littérature de ces enfants du pays qui continuent tous, d'être persuadés, comme Les Magnifiques de Michel Boujnah, que «la Tunisie, c'est le centre du monde ». Et puis on exposera également des objets d'artisanat — rappelez-vous que les plus grands bijoutiers de Djerba ou de Mahdia étaient juifs — et des objets culturels. Bien sûr, on parlera longuement de tout cela, et des tables rondes seront organisées qui permettront de débattre de la rencontre des cultures dans le domaine de la création artistique et littéraire. Y participeront Serge Moati, Colette Fellous, Hasna Touati, Naïla Korbi et Nouri Bouzid. Au cours de ces journées, dont on murmure qu'elles seraient inaugurées par le président de la République, on annoncera le grand projet de l'association : la création d'un musée de Dar Al Dhikra, musée de la culture judéo-tunisienne, qui en illustrera la spécificité et l'exception culturelle.