La porchaine instance supérieure idépendante pour les élections, qui émanera de l'Assemblée nationale constituante, sera-t-elle apolitique dans le sens que ses futurs membres n'y représenteront pas les partis politiques présents sur la scène nationale, qu'ils soient au pouvoir, dans l'opposition représentés au sein de l'ANC ou n'ayant pas de siège au Palais du Bardo ? La réponse à cette quetion a longuement plané, hier au Palais des congrès à Tunis, sur la cérémonie de clôture officielle des activités de l'Isie. Seulement, tout le monde est resté sur sa faim puisque les discours solennels des trois présidents, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et Hamadi Jebali, se sont contentés d'insister sur des points que tout le monde partage à l'instar de l'indépendance de l'Isie qui sera créée par l'ANC, du professionnalisme de ses membres et sur la nécessité pour les pouvoirs publics de collaborer avec elle et de lui offrir les moyens logistiques lui permettant d'accomplir au mieux sa mission, conformément aux normes internationales en la matière. Seul le Dr Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante, s'est démarqué de ses deux collègues pour souligner que «la composition de la future Isie n'obéira pas au système des quotas», ce qui revient à dire qu'Ennahdha, le CPR et Ettakatol n'y seront pas majoritaires. Certains journaux ont publié un prétendu projet de loi articulé sur le système des quotas, censé régir la future Isie. Le Dr Moncef Marzouki, président provisoire de la République, a notamment précisé : «Il n'est pas question que l'organisation des élections revienne au gouvernement. Nous avons rompu, à jamais, avec les anciennes pratiques. Reste que les membres composant actuellement le paysage politique national ont le devoir absolu d'accepter les lois qui seront votées et adoptées par l'Assemblée nationale constituante». Hamadi Jebali, chef du gouvernement, qui a prononcé le discours de clôture, a annoncé que le gouvernement soumettra, prochainement, un projet de loi portant création de l'Instance supérieure indépendante des élections qui deviendra, une fois le projet de loi adopté et promulgué, une instance constitutionnelle qui sera introduite dans le texte de la future Constitution. Il s'est contenté de préciser que le projet de loi en question sera soumis à un débat national qui verra la participation de toutes les parties prenantes impliquées dans la vie politique nationale. Point de détails sur la composition de la future Isie et sur les conditions à remplir par les candidats qui espèrent y être élus.