Le long de la frontière tuniso-libyenne, la contrebande n'a pas l'air de prendre fin, malgré les efforts fournis, jour et nuit, par des patrouilles mixtes et omniprésentes composées de douaniers, gardes-frontières et forces militaires. Leurs interventions ne se limitaient pas à la partie sise entre les deux postes Ras Jedir à l'Est et Dhéhiba-Wazen, à l'Ouest. Elles guettaient toute la zone qui entoure les villes de Ben Guerdane et Dhehiba. En effet, nombreux sont les camions qui venaient, ces dernières semaines, du centre et du nord du pays, chargés de denrées alimentaires et de bétail et qui tentaient de regagner Ben Guerdane, ville limitrophe de la Libye, à travers Zarzis, Médenine ou Matmata. Dans la nuit de samedi passé, des véhicules transportant 114 veaux et agneaux ont été arrêtés sur la route qui relie Zarzis à Ben Guerdane. Le nécessaire a été fait contre les conducteurs et le cheptel vendu, à Zarzis. Le même soir, un peu à l'ouest, dans la localité de Naffatia, entre Médenine et Ben Guerdane un autre troupeau comprenant 55 chamelles a été arrêté et empêché de continuer son chemin. Plusieurs autres véhicules chargés de fruits et légumes à destination de la Libye ont subi également le même sort, sur la route nationale 119 . C'est dire que le séminaire organisé hier, à Sfax, sur le thème « Lutte contre la contrebande, responsabilité nationale commune» aurait dû avoir lieu, depuis longtemps pour faire face à ce fléau. Les brigades économiques renforcées Pour essayer d'arrêter l'hémorragie et diminuer un tant soit peu cette fuite de marchandises qui menace l'économie nationale et enfle les prix à cause de la pénurie de quelques produits, la direction régionale du commerce, à Médenine a renforcé les brigades économiques qui ont multiplié les tournées, collaboré avec des agents douaniers et des gardes-frontières, supervisé les prix et contrôlé les infractions. A ce propos, ces brigades ont dressé, la semaine précédente 75 procès-verbaux contre des commerçants réfractaires.