Le trafic routier au poste frontalier de Ras Jédir est insignifiant ces trois derniers jours. L'ambiance générale reste tendue. Les insurgés libyens gèrent la situation comme bon leur semble. La route, à l'intérieur du territoire libyen, n'est ni sécurisée ni rassurante, nous dit-on. En revanche, sur le tronçon Ras Jédir - Ben Guerdane, les voitures privées qui prennent cette route, la nuit, dans les deux sens, qu'elles soient tunisiennes ou libyennes, sont escortées par des véhicules ayant à bord des salafistes, pour qu'il n'y ait pas de braquage, jets de pierres ou autres agressions. Et pour calmer la tension qui règne à Ben Guerdane, quelques citoyens se sont rendus à Dhéhiba pour demander de l'aide à certains vieux sages de cette localité qui entretiennent des liens et de bonnes relations avec les chefs de tribu dans les villes libyennes de Zentène et Nalout afin qu'ils interviennent pour réconcilier les insurgés de Jbel El Gharbi et les jeunes de Ben Guerdane, nous dit Kilani Ben Aissa qui est l'un des sages de Dhéhiba et qui était présent à cette réunion. Au poste frontalier de Wazen - Dhéhiba, le trafic est plutôt intense. De source sécuritaire, la journée de dimanche a connu le passage de 6.000 personnes dans les deux sens et les fouilles ont été très minutieuses. Loin de ces deux points de passage, les activités commerciales illégales se sont multipliées, surtout du côté de Tway, Dhahret El-Khos, Estil et Machhed Salah. Mais pour faire face à ce fléau, les patrouilles mixtes (douaniers, gendarmes et militaires ) se sont renforcées le long de la frontière et les pistes sahariennes carrossables sont bien surveillées. Plusieurs véhicules qui tentaient de se rendre en Libye, illicitement, ont été arrêtés, à la fin du week-end dernier et au début de cette semaine, et leurs cargaisons saisies .Une source douanière parle de deux voitures chargées d'articles prohibés d'une valeur de 207 millions, 10 vaches, 5 tonnes de phosphate, 2 camionnettes pleines d'œufs, 3 camions transportant des légumes et fruits, 5.000 paquets de tabac pour narguilé, un camion chargé de pâtes et 1.200 litres de lait. En signe de protestation, des jeunes de Ben Guerdane se sont rassemblés devant la délégation et sur la route de Médenine, lundi, où ils ont brûlé des pneus, revendiquant la restitution des marchandises saisies et la libération des contrebandiers arrêtés.