• Les habitants du Kef réclament leur droit au développement opposable • Une grève générale décrétée par l'Union régionale du travail pour la journée du 4 juin • Les habitants de Sakiet ont fermé le poste frontalier entre la Tunisie et l'Algérie Des affrontements violents ont eu lieu, hier, au Kef entre les forces de l'ordre et des manifestants à la suite de la tenue d'un mouvement de contestation à la place de la municipalité pour réclamer le droit de la région au développement opposable et pour appeler à la fin de la marginalisation dont elle a souffert des décennies durant. Le mouvement a rapidement dégénéré en un affrontement direct entre les manifestants et les forces de l'ordre qui ont fait un usage intense de bombes lacrymogène pour disperser les manifestants, notamment dans les principales artères de la ville. Les manifestants ont même dressé des barricades en briques pour fermer la voie publique rendant le trafic automobile totalement perturbé dans la ville. Les administrations publiques ainsi que les établissements privés ont même fermé leurs portes et certains établissements scolaires ont fonctionné en veilleuse. Les manifestants ont aussi forcé la porte du siège du gouvernorat et saccagé la voiture du gouverneur et les vitres du bâtiment avant de s'en prendre violemment aux forces de l'ordre. En soutien à ce mouvement de contestation, les habitants de la ville frontalière de Sakiet Sidi Youssef ont fermé les frontières entre la Tunisie et l'Algérie et empêché toute forme de trafic automobile ou de transit commercial, ce qui montre que la situation est loin de se calmer, surtout que l'Union régionale du travail a lancé un appel à la grève générale pour le 4 juin. D'ailleurs, les habitants de Sakiet estiment que le gouvernement provisoire a menti, notamment le ministre de l'Industrie qui a promis le 8 février dernier que les travaux d'aménagement de la zone industrielle de Sakiet devraient intervenir au plus tard début mai, mais il n'en est toujours rien, ce qui a mis en colère les habitants et les a incités à organiser ce mouvement de contestation. Certains manifestants estiment aussi que le 0,67% accordé au gouvernorat du Kef dans le cadre du budget de l'Etat est dérisoire et loin de satisfaire les attentes de la population et dénote le mépris envers Le Kef et ses habitants. En attendant, le chômage a augmenté et la précarité s'est installée dans la région, une action est donc plus qu'urgente pour sauver ce gouvernorat longtemps jeté aux oubliettes.