«Notre public n'est pas content de la programmation. Mais nous n'avons pas le choix: il fallait absolument organiser cette session, avec les moyens du bord », a affirmé Hichem Himrit, directeur du festival de la guitare. Les groupes ArchEnemy et Evanescence devaient animer la 9e édition du Festival méditerranéen de la guitare ( FMG) prévu pour le mois de mars dernier. La direction du festival, encouragée par le succès de la 8e édition, avec comme tête d'affiche le groupe américain Symphony X, a proposé aux différents sponsors une programmation riche et diversifiée pour l'édition Mars 2012 . “Tout a été mis en œuvre pour assurer la réussite de cette édition. Mais la manifestation a été annulée pour diverses raisons", explique encore Himrit. Les sponsors n'ont pas suivi. Les ministères de la Culture et de la Jeunesse et des sports ont fait la sourde oreille. Pis encore, l'ambassade des Etats-Unis n'a pas donné son accord pour le déplacement des troupes. «Il n'y a eu que le soutien du ministère du Tourisme qui a pris en charge les frais d'hébergement des invités et une participation symbolique du ministère de l'Enseignement supérieur», précise encore le directeur. Malgré les difficultés financières, la session aura lieu. Elle démarrera avec la fête de la musique, le 21 juin où plusieurs groupes locaux animeront des spectacles de rue, dans plusieurs régions du pays. Le 22 juin, rendez-vous, au bord de la piscine du Grand Hotel Menzah 7, avec Nirvana (tribute band serbo-suisse) qui sera accompagné de Brabra Generation et Wrong Side Out de Tunisie. Le lendemain, le 23 juin, ils céderont la place au groupe italo-bulgare, Guns ‘n Roses Real Tribute (italo-bulgare) et à la troupe française Sticky Boys. Côté tunisien, on verra la participation de la troupe Mute. «Nous le savons, cette manifestation un peu hors normes dans la programmation est faite pour faire patienter les fans de musique... certes, elle ne contient pas de groupes à tendance brutale ou autre dans le genre, mais elle se veut totalement Rock », reconnaît Hemrit. Le festival reste fidèle à sa vocation de base. Même sans moyens, il offre l'occasion aux musiciens guitaristes “délaissés" et “marginalisés", de jouer auprès d'artistes de renommés. Il se veut toujours un tremplin pour la création et l'innovation. «De plus, nous avons réussi à constituer un public fidèle de plus en plus nombreux et averti. Il est constitué de jeunes dont l'âge varie entre 15 et 25 ans. Notre fièrté», ajoute le directeur. En dépit du désespoir, Hichem Himrit essaye d'apparaître optimiste. «Nous serons déficitaires. Il ne faut pas rêver. Mais c'est un choix que nous assumons avec dignité. La culture souffre énormement. Et elle ne peut pas être sauvée sans le soutien et le sacrifice de ses artistes», conclut-il